Je ne sais pas si c'est partout pareil ou si cela vient du Hellfest de Clisson, du Muscadeath de Vallet, du Ferrailleur et de la Scène Michelet - sûrement une combinaison des quatre - mais la musique Métal est de plus en plus présente dans la région nantaise. Un congrès d'étude sur la musique métal se déroulera à Nantes du 17 au 20 Juin 2019.
De façon plus générale, la musique métal connait une inflation de groupes et il faut écouter de nombreuses galettes avant de se tracer un chemin de mélomane dans les divers courants qui parcourent le genre. Et dans le métal, des courants, il y en a beaucoup. Quelqu'un qui accrochera à Alice Cooper ne supportera pas forcément Archspire.
Pour s'y retrouver et découvrir voici une métalthèque en chemins de traverse. C'est à dire une discographie métal en quelques albums qui tenteront de retracer la variété du genre tout en mettant en avant des albums qui ne sont pas les albums phares.
Abinaya sort Beauté Paënne en 2014 et comme il faut entre 5 et 6 ans au groupe pour pondre un disque on peut espérer une nouveauté cette année ou l'année prochaine. Parmi les anecdotes sur le groupe il faut savoir qu'Abinaya veut dire (en gros) "transmettre" en sanskrit, que le groupe chante en français, que son batteur est aveugle, que Beauté Païenne a été enregistré aux USA, et qu'Abinaya a tourné dans toute l'Europe. Le chant vient en ligne directe du Rock Alternatif des années 80. La guitare est clairement métal période 90, les percussions et la batterie permettent au groupe de sonner "métal ethnique". Une base de colère et des ambiances surprenantes (le côté gothique d'Épitaphe est un bon exemple) traversent les chansons. Un univers particulier (mention spéciale pour Le noir soleil) se dessine tout en restant assez classique dans les sonorités.
Beauté Paienne se range aux côtés de l'indispensable Roots Bloddy Roots de Sepultura (ou des albums de Soulfly). Le disque peut aussi servir de passerelle vers Lofofora pour la façon de chanter. Autre groupe qui se rapproche du "métal ethnique", les français de Gojira. Bien souvent les percussions permettent de coller l'étiquette "ethnique" et Al-Namrood le groupe de métal d'Arabie saoudite sera parfois rangé dans cette catégorie.
En vérité l'étiquette "éthnique" ne tient pas vraiment la route et servira aussi bien pour un métal arabisant qu'un morceau de musique avec des percussions brésiliennes, ou un groupe de death métal venu du Népal. Le terme, un peu comme celui de "world music", ne veut pas dire grand chose sorti d'une vision ethnocentrée.