Errol Garner Concert By The Sea, Columbia, 1956


C'est dans dans le recueil de nouvelles de Murakami que j'ai croisé le Concert By the Sea d'Erroll Garner. Va savoir pourquoi je m'attendais à quelque chose de plus calme... Dès l'ouverture de I Remember April on sent que le trio (1) va jouer pied au plancher. Dans Teach Me Tonight Erroll Garner développe plusieurs rythmiques simultanées et la chose est assez bluffante, on se demande si on n'est pas dans un de ces tours de magie où le prestidigitateur fait apparaître une troisième main. Ça cravache comme chez Lennie Tristano et il y a aussi un mambo, nonchalant un peu comme un canard qui sortirait de l'eau, l'air de rien. La musique de cette face A balance entre le speed et le cool un genre de train traversant moult paysages. Avec Autumn Leaves, la chaudière s'emballe et c'est un train d'enfer... une cadence rythmique qui ne doit pas être pour rien dans le black metal (2), on a juste le temps de reprendre un peu son souffle avec It's All Right With Me avant d'attaquer la face B... qui propose son lot de Be Bop dont April in Paris. Pendant un temps, comme je suis né au mois d'Avril, j'ai porté une attention toute particulière aux thèmes de jazz qui citaient Avril. L'ambiance générale du concert est plutôt aiguë, on entend assez souvent Errol Garner, j'imagine que c'est lui, qui grogne.

Errol Garner, Mambo Carmel

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(1) Errol Garner piano, Denzil Best (drums) et Eddie Calhoun (bass).
(2) Le disque le plus terrible dans la rapidité d'exécution qui m'a en premier lieu mis cette idée dans la caboche est le terrible For Musicians Only (Verve, 1956) de Dizzie Gillespie, Sonny Stit et Stan Getz, les gars d'Emperor doivent encore en tirer la langue.