Eric Dolphy, Out There, Prestige, 1960


Rentrer dans le jazz, même si certains morceaux "parlent" directement, n'est pas forcément une chose aisée. Il y a à peu près dix ans j'avais écouté un ou deux disque d'Eric Dolphy, quelques morceaux m'avaient plus, mais je n'avais pas insisté. Et puis il y a quelques jours en flânant dans les rayons de vinyles d'un Leclerc Cultura je suis tombé sur ce Out There... la jaquette un peu à la Dali, pourtant je ne suis plus un aficionados de Dali, enfin ce type qui vogue sur son violoncelle à cymbale avec ce paysage étrange, ces partoches qui s'envolent et ce gros métronome comme un phare. Tout ça m'a tapé de l'œil. Je suis rentré avec la galette à la maison.


Je ne sais pas pourquoi, mais ce morceau Eclipse (composé par Charles Mingus) me fait penser à du Howard Philip Lovecraft. J'ai un faible pour Lovecraft et puis j'ai aussi un gros faible pour la clarinette en Si bémol. Je crois même pouvoir dire que j'ai un faible pour le Si : Messe en Si de Bach, Sinfonia à 4 en Si mineur de Vivaldi... En écoutant Out There d'Eric Dolphy je me dis qu'on a là un album pas intimidant et qui transpire une musique envoûtante - le violoncelle de Ron Carter n'y est pas pour rien. On est encore dans des rythmes bop, mais il se passe quelque chose d'autre et le label Prestige mentionne d'ailleurs New Jazz sur le vinyle. C'est qu'on n'est pas loin du Free tout en restant dans un musique balisée par la rythmique.

Eric Dolphy, Sketch Of Melba


Out There le deuxième album d'Eric Dolphy en tant que leader me semble être une bonne porte d'entrée dans le Jazz.