Le guitariste John Scofield joue de la guitare depuis plus de 50 ans, il a sortie son 34 ème album en tant que leader en 2011. Il possède toujours son étrange lamento qu'il obtient - selon les professionnels - en tordant les cordes avec les doigts de la main gauche ; ici son jeu est moins incisif que dans disons Hand Jive (Blue Note, 1994) ou qu'avec Medeski Martin & Wood.
De Simply Put à I love you Porgy les morceaux s'enchaînent comme de petits ruisseaux. Larry Goldings et à l'orgue et au piano, Scott Colley à la basse et Brian Blade (fait des merveilles) à la batterie. Et quand ça explose c'est toujours de manière fluide. Le terme de ballade correspond tout à fait aux morceaux comme Thrown It Away, I Will (une reprise de Lenon), Johan et Already September. Quelques phrasés blues se pointent sur Gee Baby Ain't I Good to You et s'étirent avec cette nonchalance dû à la maîtrise ; il ne faut pas rater You don't known what love is, un standard joué des milliers de fois, chaloupé par un orgue qui tangue, où Scofield pleure en blues. Tout en restant lent et calme Moods Returns ou I want to talk about you vont chercher ailleurs et une légère notion de danger vient pimenter la promenade, déjà sur Johan on pouvait penser quelques secondes à Metallica ou Nirvana dans leurs moments calmes. I want to talk about you semble vouloir projeter quelque chose en avant, le morceau se penche sans jamais tomber. Quelque chose de Folk (pas loin de Bill Frisell) plane sur Plain Song. Ces 12 ruisseaux finissent par former un fleuve.
Durant tout l'album John Scofield peut faire ce qu'il veut, le quartet tient comme un bloc, un bloc léger, mais incassable.
Durant tout l'album John Scofield peut faire ce qu'il veut, le quartet tient comme un bloc, un bloc léger, mais incassable.