“She’s masturbating. This entire circus, she’s invented it to cover up what every little girl does.”



La Maison du diable (Robert Wise, 1963), L'Exorciste (William Friedkin, 1973), Trauma (Dan Curtis, 1976)... Il y a des précurseurs, mais il me semble que fin 1970, début années 80 la série des films d'épouvante avec fantômes (Poltergeist, 1982) et maisons hantées (Shining, 1980) parfois "tirée d'une histoire vraie" (Amityville (1979) s'étoffe ; The Entity (L'Emprise) fait partie du lot. Laissons de côté l'argument de l'histoire vraie qui est un débat en soit (non pas tant sur le paranormal, mais sur l'art et l'authenticité). Le prix d'Avoriaz 1983 d'interprétation féminine n'est pas volé pour Barbara Hershey (Schumacher fera appel à elle pour Chute Libre en 1992). La musique de Charles Bernstein (Gator, Qu’est-il arrivé au bébé de Rosemary ?, Cujo, Les Griffes de la nuit, Inglorious Basterds…) pilonne en en faisant des tonnes, mais cela fonctionne. Les images sont belles et l'ambiance générale du film oscille entre le cinéma des années 70 et ce que va être le cinéma des années 80. Sidney J. Furie produit et réalise des films depuis 1959 et je me rend compte que j'en ai vu un autre dont je garde un souvenir flou : Superman IV en 1987.




A quoi ça tient un film qui fonctionne ?

Le film est bâti de manière à ce que chacun des protagonistes puisse avoir raison. Les parapsychologues auxquels les images donnent raison ont vraiment des têtes de charlatan geek, et le psychologue qui incarne la raison est parfait dans son rôle. Chacun expose sa thèse. Les scène de calme avant la tempête ne sont pas bâclées. Répétons-le, Barbara Hershey (qui a déjà Bertha Boxcar -1972- de Scorsese à son actif) joue admirablement bien ; les décors américains début années 80 fonctionnent à plein tube (sûrement un effet nostalgie) et la tension du film - avec quelques bons pics - plutôt bien réussie sur la longueur permet de ranger The Entity dans la catégorie épouvante (thriller ?). Et puis le film doit pouvoir se lire comme une légère réflexion sur la famille, l'inceste, la sexualité et servir de base d'étude sur les mentalités américaines de la fin des années 70...

The Entity (L'emprise), Sidney Furie, 1982, 120min.