Polisse, Maïwenn, 2011 |
Polisse n'a pas de souffle...
Le film a une ambiance de téléfilm (style / façon de filmer) et je serais tenté de dire qu'il fait aussi très téléfilm dans le traitement du propos. Il y a trois scènes à sauver peut-être... le reste est assez cliché / attendu quand ce n'est pas grotesque (la scène de la boîte de nuit par exemple). Des thèmes sont abordés mais ils sont traités sous la jambe (je veux dire rapidement). Il n'y a pas d'autres avis que celui du groupe que l'on suit un peu comme dans un documentaire.
La dramaturgie semble à revoir... Il aurait peut-être fallu une histoire plus écrite, plus importante, qui relie un peu les événements. On se retrouve un peu éclaté dans de petites historiettes dont certaines auraient dû être traitées avec plus de questionnement.
Les travers du pathos appuyé
D'une part les acteurs sont très inégaux et d'autre part le rajout de musique sur les scènes graves est trop appuyé. Les mouvements de caméra pour appuyer les ressorts du scénario dans l'historiette d'amour entre Joy Starr et la réalisatrice sont fâcheux. Au final c'est assez long et fatiguant. Très convenu.
Faire vrai
Nous avons déjà parlé de cette mode du "faire vrai" dans Ceci n'est pas une pipe. Il me semble que le film tente de se donner un côté documentaire, qu'il veut tout montrer de la police des mineurs (d'où une partie de son côté éclaté). Ce désir de coller à la réalité est sûrement en grande partie responsable du côté un peu cliché des personnages (non pas tant les personnages de l'équipe mais ceux qu'ils sont amenés à croiser). Le format choisi par la réalisatrice ne permet pas de retranscrire toute les facettes d'un individu. Il aurait fallu se concentrer sur un cas ou laisser plus de latitude au doute. Là on a l'impression de voir défiler un catalogue de "mannequins sociologiques".