Le Jazz de Ry Cooder swingue à la Ry Cooder, ça veut dire qu'il est comme un peu détaché du monde. Ry semble avoir cette habitude de s'approprier les choses et de les décaler un chouïa. Jazz est son premier album concept de redécouverte de la tradition musicale américaine. Il y fait revivre de façon magistrale le jazz des années 20 et 30 avec ses ambiances ragtime et vaudeville de Bix Beiderbecke à Jelly Roll Morton en passant par les Gospels adaptés par Joseph Spence : 11 morceaux s'enfilent au trot, 11 perles dépoussiérées. Toute l'ambiance d'une époque, une floppée de musiciens et d'instruments... la guitare - qui aurait pu être anachronique, à l'époque le banjo était beaucoup plus présent dans les orchestres - cotoie habilement le vibraphone, les cuivres, les bois, le cymbalum, la mandoline, l'orgue... on se prend à rêver d'un club à l'ambiance tamisée où cet orchestre fabuleux jouerait et où la bière aurait bon goût. Voici le genre de perle qui est interprété sur cet album :
Jerry Roll Morton and his Red Hot Peppers, The Pearls
Jerry Roll Morton and his Red Hot Peppers, The Pearls