De Stan Kenton à Step Ahead en passant par Weather Report et l'Orchestre National de Jazz... pour ne citer que ces formations, aux côtés de Bill Frisell, John Scofield, Joe Henderson, Bob Mintzer, Jan Garbarek, Gary Peacock, Eliane Elias, Stan Getz... ou encore compositeur de musique pour le Richard II de Shakespeare, Peter Erskine combine puissance et finesse tout en lorgant du côté de l'électronique.
A l'époque où je rédigeais le petit papier sur le très "rock" Short Stories de Bob Berg, j'avais décidé de poser les 3 questions du Dj duclock à Peter Erskine que je trouve particulièrement puissant sur cet album ; la chose ne s'était pas faite en temps voulu. Mieux vaut tard que j'amais, voici l'interview de monsieur Erskine. Ce qui me fait penser qu'il va falloir que l'on cause, un de ces quatres, de l'album live de Weather Report 8 : 30 un des très nombreux albums cultes auxquels le monsieur a participé.
Dj Duclock : Peux-tu nous raconter un souvenir sur les sessions Short Stories ?
Peter Erskine : Bob Berg jouait si bien sur cet album. Bien sûr, il a toujours bien joué. Chaque fois, à l'écouter, c'était un plaisir musical énorme. Et il pouvait donner envie à chacun dans le groupe de jouer mieux, de jouer son meilleur. Une nuit, après qu'il ait joué le solo le plus poignant et émouvant pendant l'enregistrement de l'album Short Stories... une de ces incroyables impros avec Mike Stern à la guitare et Bob planant sur le reste du groupe comme un oiseau en vol... et bien, nous écoutions la bande pendant que Bob est sorti pour aller chercher sa voiture dans un garage de New York. Bob est revenu au studio en sueur et jurant alors que nous le voyions tous comme un ange, le regardant comme un ange du saxophone et du vamp et de tout ce que nous, en tant que jeunes musiciens, pouvions espérer, et il était là tout bouillonant et transpirant et jurant comme un marin (plutôt comme un gars de Brooklyn) que le gardien du parking n'était qu'un imbécile. Je pense qu'il aurait fallu que vous soyiez là pour saisir la drôlerie de l'instant, mais la différence entre les deux humeurs était mémorable et drôle. Je ne sais pas trop si ça en dit plus sur lui ou sur nous...
Dj Duclock : Que lis-tu en ce moment ?
Peter Erskine : Je lis plusieurs livres différents sur mon livre électronique Kindle. Je viens de commencer Le liseur de Bernard Schlink. Je lis aussi des manuels pour logiciels informatique..!
Dj Duclock : Qu'écoutes-tu comme musique ces derniers temps, l'album qui tourne sur la platine ?
Peter Erskine : J'aime écouter de la musique classique, ou tout ce qui est nouveau pour mes oreilles - ça peut être de la musique du Brésil, du Viêtnam, de France ou de Macédoine. J'aime aussi écouter la musique que mes étudiants de l'UCS (l'Université de Californie du Sud) jouent. Assez bizarrement, j'écoute aussi de plus en plus les mêmes disques que j'écoutais quand j'étais ado. Des trucs de jazz. Et je découvre encore sur Duke Ellington, Baby Dodds, Mel Lewis. J'aime aussi écouter les musiques de film.
Dj Duclock :. Qu'est-ce qui t'as surpris dernièrement... Quand as tu été surpris pour la dernière fois ?
Peter Erskine : Ma femme a été soignée récemment d'un cancer du sein, et je suis surpris et impressionné par la gentillesse qui lui a été montrée (ainsi qu'à nous) par tant de gens. J'avais entendu parler du "cadeau du cancer" mais je n'espérais pas ou ne m'attendais pas à l'expérimenter. C'est la "vie" plus que toute autre chose, je suppose... donc je suis toujours surpris et reconnaissant quand il est possible de passer de l'autre côté d'une prévision.
This is a bilingual review, Caroline de Benedetti tries its best to translate in english.
From Stan Kenton to Step Ahead via Weather Report and the National Jazz Orchestra... to quote only these bands. At Bill Frisell, John Scofield, Joe Henderson, Bob Mintzer, Jan Garbareck, Gary Peacock, Eliane Elias and Stan Getz's sides... or even composer for Shakespeare's Richard II, Peter Erskine combines power and subtetly, all the while tending towards electronic.
At the time when I wrote the review about the so "rock" Short Stories from Bob Berg, I decided to ask the 3 questions of dj duclock to Peter Erskine, who I find very powerful on this album. The thing didn't happen in time. Better late than never, here is mister Erskine's interview. It makes me think that we will have to talk, one of these days, about Weather Report's live album 8:30, one of the numerous cult albums the man participated on.
Peter Erskine and the 3 questions of dj duclockAt the time when I wrote the review about the so "rock" Short Stories from Bob Berg, I decided to ask the 3 questions of dj duclock to Peter Erskine, who I find very powerful on this album. The thing didn't happen in time. Better late than never, here is mister Erskine's interview. It makes me think that we will have to talk, one of these days, about Weather Report's live album 8:30, one of the numerous cult albums the man participated on.
Dj Duclock : Can you tell us one memory about the "Short Stories" Session ?
Peter Erskine : Bob Berg played so great on that album. Of course, he ALWAYS played great. Every time, hearing him, was a giant musical treat. And he could inspire everyone on the bandstand to play better, to play their best. One night, after he had played the most poignant and emotionally moving solo during the recording of the "Short Stories" album...one of those incredible vamps with Mike Stern on guitar and Bob soaring above the rest of the band like a bird in flight ... well, we were listening to the playback while Bob went across the street to get his car out of some New York City garage. Bob came back to the studio all sweaty and cursing while we were all thinking of him as an angel, regarding him as an angel of the saxophone and of the vamp and of all that we as young musicians could hope for, and here he was all hot and sweaty and swearing like a sailor (more like a Brooklyn tough guy) about what a jerk the parking attendant was. I think you had to be there to capture the humor of the moment, but the disparity of the 2 colors or moods was very memorable and amusing. I'm not sure if it said more about him or about us...
Dj Duclock : What are you reading now ?
Peter Erskine : I am reading a couple of different books on my "Kindle" electronic book. Just started "The Reader" by Bernhard Schlink. I am also reading some computer software manuals...!
Dj duclock : What do you listen to these days ?
Peter Erskine : I enjoy listening to classical music, or anything new to my ears ~ it might be music from Brazil, or Viet Nam, or France, or Macedonia. I also enjoy listening to the music that my students at USC (the University of Southern California) are playing. Oddly enough, I am also listening more and more to the same recordings I used to listen to as a teenager. Jazz stuff. And discovering more of Duke Ellington, Baby Dodds, Mel Lewis. I also like to listen to film music.
Dj Duclock : What is your last surprise, the last time you were surprised by something ?
Peter Erskine : My wife was recently treated for breast cancer, and I am surprised and in awe of the kindness shown her (and us) by so many people. I had heard of "the gift of cancer" but did not hope or expect to experience it. It is more "life" than anything else, I guess ... so I am always surprised and grateful when it is possible to get to the other side of an expectation.