The Smiths, The Queen Is Dead, Rough Trade Record, 1986
C'est le 3ème album de The Smiths ; en français on aurait appelé le groupe Les Martin. Sur la jaquette y a Alain Delon sépulcrale. Une photo tirée de L'insoumis d'Alain Cavalier. La voix c'est Morrissey. Il chante de sa façon inimitable, crooner dandy, décalé et magnifique. Aussitôt il te prend par la main. La musique date des années 80, ça s'entend pas mal et surpris on admet que ces années-là sont capables de sacrément bien sonner. Guitare cristalline de Maare, batterie à base de caisse claire de Mike Joyce, basse lourde et virevoltante d'Andy Rourke. Tout ça immédiatement identifiable et daté : pop estampillée new wave avec des morceaux de punk dedans. On pense à David Bowie, Madness, The Cure... The Queen Is Dead, c'est comme la première bagnole qu'on a conduite et à chaque écoute il devient un peu plus prégnant. Les mélodies imparables sont signées Johnny Maare, les textes grinçants, bourrés de spleen sortent de la cervelle de Morrissey. L'envie de se bouger, de claquer des doigts et de virevolter te prend irrésistiblement, même si la couleur de la mort de la reine reste le rose sombre. Chaque morceau de l'album se déguste comme des bons vins qui délivrent leurs arômes petit à petit et restent longtemps en bouche. Tour à tour aériens et plombés. Culte & indispensable. Plonger dans The Queen Is Dead c'est retrouver un bon copain, de ceux qui permettent de rester en vie, de se souvenir et de partager.