Jeong Lim Yang, la magie de l'évocation

 Il y a des albums, dès les premières mesures, tu sais que ça va fonctionner. Synchronicity de Jeong Lim Yang s'ouvre sur une rivière de piano, un violon étrange et une basse ; la basse joue comme si c'était toi qui regardais le violon tournoyer sur la rivière. Tu es à la fois en train d'écouter la musique, de la regarder et d'être dans la musique. Synchronicity, le premier morceau possède la magie des mondes incertains et inachevés ; l'art des bribes musicales et de l'évocation. Il en va de même pour la valse à reconstruire (Ordinary Waltz), la langoureuse Morning Glory. La musique se fait parfois évidente, ainsi Salad for lunch évoquera un paysage bien campé - un restaurant par exemple - grâce à une basse au jeu traditionnel même si par petites touches le restaurant prendra d'étranges détours. Le morceau Weeping dream est un songe, une pastorale, un instant apaisé. Stimmung continue le rêve le transformant petit à petit en réalité avec un emballement et une impression étrange comme à la lecture d'un texte de réalisme magique. Body nor soul, le final est rond, langoureux, une scène de nightclub désert tirée d'un film noir. Il y aussi des traits d'humour et de la légèreté mêlée a de l'étrangeté un peu comme dans un rêve à la Hayao Myasaki

Emeric Cloche

Pochette de l'album Synchronicity de Jeong Lim Yang. Un soleil bleu se détache sur un fond bleu.