Thom York fait son cinéma

Thom Yorke, Confidenza, XL Recordings, 2024

 (Bilingual review - English version below)

 La jaquette de Kid A résonne avec une des images mentales que je dois à Abraham Merritt. Alors que je lisais réfugié au CDI du collège de La Rocale à Bon-Encontre une vision apaisante s'est imposée. Cette vision - un lac entouré de montagnes - ne m'a jamais quitté et reste, pour moi, un exemple de la puissance évocatrice de la littérature. Dans ce même album, Everything in the right place, est une de mes chansons rock favorites. Ceci étant dit je ne suis pas un grand fan de Thom Yorke que je trouve parfois un peu trop pleurnichard (mais pour ne rien vous cacher je ne suis pas un fin connaisseur de son œuvre).

Dès le début de l'album Confidenza j'ai pensé à un mariage entre l'électro et la musique baroque. Même quand le chant arrive ce mariage tient. Nous ne sommes pas dans du Purcell, mais il y a quelque chose du XVIIéme siècle. J'ai aussi pensé à Marin Marais en plus lent, plus monolithique (écoutez donc le morceau Four Ways in Time). Le jazz a sa place au milieu de quelques nappes musicales légèrement flippantes. Voilà une musique orchestrale qui possède un grain.

L’œuvre est contemplative et sentimentale, il s'agit d'une musique de film composée pour le réalisateur italien Daniele Luchetti. Décidément les musiciens de Radiohead savent y faire en musique de film (écoutez donc les B.O.F. de Suspiria (le remake), Petrol et The Master). 

À ranger pas trop loin de Fred Frith.

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The cover art of Kid A resonates with one of the mental images that I owe to Abraham Merritt. While I was reading in the documentation center of my school, a calming vision emerged. This vision - a lake surrounded by mountains - has never left me. Here we have an example of the evocative power of literature. In this same album, Everything in the right place, is one of my favorite rock songs. I'm not a big fan of Thom Yorke, who I sometimes find a little too whiny (but to be honest, I'm not a connoisseur of his work).

From the start of the Confidenza I thought of a marriage between electro and baroque music. Even when the song comes this marriage is OK. We are not in Purcell, but there is something from the 17th century here. I also thought of Marin Marais, slower and more monolithic (listen to the song Four Ways in Time). Jazz has its place in the middle of some slightly creepy moments. This is orchestral music with a grain.

The work is contemplative and sentimental, it is film music composed for the Italian director Daniele Luchetti. The Radiohead musicians definitely know how to do film music (listen to the soundtracks of Suspiria (the remake), Petrol and The Master).

Store not too far from Fred Frith.

Emeric Cloche

Thom Yorke, Confidenza, XL Recordings, 2024