Martha, l'obscurité avant l'aube

Martha, l'obscurité avant l'aube

 

L'obscurité avant l'aube s'ouvre sur une ambiance étrange, le duo clavier/guitare et la production n'y sont pas pour rien, c'est comme si un groupe de hair metal avait été percuté par Angelo Badalamenti. Le titre No more tears est une réussite qui prend par l'oreille. Le morceau suivant Re-start renforce cette impression de Twin Peaks dévoyé. Martha possède une voix suave et puissante ; si elle n'est pas encore aussi assurée que disons celle de Térez Montcalm ou Beth Hart elle prend le chemin de ces pointures. Son chant oscille entre blues et soul sur des compositions rock où le clavier et la guitare se taillent une bonne place. Sur les onze titres (dont 9 compositions originales) de ce premier album deux sont chantés en français, un exercice difficile à l'heure où l'anglais règne en maître sur le rock. Addiction, regret, temps qui passe, amour, écologie... les thématiques sont variées. De la respectueuse reprise de Night in White Satin (Moody Blues) à Chimères la rencontre de la chanteuse tourangelle Aurélie Barre et du compositeur, arrangeur Claude Salmiéri (Magma, Ray Charles, Marvin Gaye, William Sheller, Paga Group...) déroule un univers attachant et subtil. À ranger pas trop loin de l'excellent album Rouge Ardent d'Axel Red et de Marianne Faithfull.

Emeric Cloche.