No Terror in the Bang, interview

 

David Morganti / NO TERROR IN THE BANG

Heal, le deuxième album de No Terror in the Bang vient de sortir en numérique et en analogique. Nous vous avons déjà dit le bien que nous pensions de Eclosion le premier album. Cette sortie est l'occasion de poser quelques questions à Alexis Damien co-fondateur du groupe avec Sofia Bortolozzi.

La musique de No Terror in the Bang possède une base musicale metal, cependant des ingrédients venus d'autres styles musicaux sont présents. Vos compositions ne semblent pas se construire systématiquement autour d'un gros riff de guitare ce qui amène une fraîcheur musicale bienvenue. Quelle est votre conception du metal ?

J’écoute du metal depuis assez longtemps pour apprécier ses différents sous-genres, du plus soft au plus agressif. En réalité, le metal est venu d’une mutation du hard-rock des 70’s en metal. Les groupes d’alors avaient une dimension mélodique très importante. Certes les riffs sont très importants – exemple Dissident aggressor de Judas Priest, en 77, ou les riffs de Black Sabbath, mais la dimension narrative et mélodique était très présente. L’arrivée du death, du black, a engendré de nouveaux modes de compositions ; je ne parle pas du thrash qui est resté mélodique assez longtemps, le hardcore, le rapcore, le brutal death ont cessé de faire de la mélodie et axent leur compos sur le rythme… Disons que nous sommes le fruit de plusieurs décennies de ces variations, avec en plus un métissage avec de la musique orchestrale – ou du moins cinématique. J’aime pour ma part pratiquer un metal ouvert, mélodique, qui peut être agressif par moments, la priorité étant la narration, l'immersion dans un univers.

Heal est un concept album dans le sens où comme pour Eclosion on suit une trame scénaristique, un personnage. L'histoire qui est racontée vient-elle avant la musique ? Avons-nous là la continuation du premier album ?

Nous avons composé les musiques des deux premiers albums avant le chant. Sofia écrit ses histoires sur le tas, et on donne une cohérence à tout cela ensuite avec un ordre précis. Sur Heal, il y a effectivement une héroïne plongée dans un monde oppressant soumis à de graves troubles, qui symbolisent aussi ses démons. Elle lutte à la fois contre les forces qui régissent ce monde, et contre elle-même, jusqu’à s’en libérer. C’est un album qui incarne la notion de combat et de revanche sur l’estime de soi.

Vous travaillez avec Louise Dumont pour vos pochettes d'albums. L'artiste apporte indéniablement une saveur. Quelle est sa place au sein de No Terror in the Bang, fera-t-elle la pochette du 3e album?

Effectivement, nous avons travaillé plusieurs fois avec les œuvres de Louise Dumont qui ont incarné à la perfection l’onirisme froid moderne dont nous avions besoin. Ce n’est ni gothique ni franchement urbain, c’est un peu entre les deux, très sombre, et incarné, avec de la chair, du muscle, des os, et de la personnalité. Nous serions ravis de continuer à réaliser un triptyque – si nous y arrivons, et si elle le souhaite. 

Nul doute que l'accueil de ce nouvel album sera bon. Quels sont vos projets pour l'avenir ? 

Nous avons une série de concerts à préparer (2 février au 106 avec Mass Hysteria, 26 mars à Paris à la Boule Noire), et d’autres qui vont suivre. Il y a également d’autres choses à gérer, comme des séances photos, la création de merch supplémentaire, de vidéos, et de nouvelles compositions peut-être. La promotion de l’album également qui passe par des interviews, des posts, etc.


Interview réalisé par Emeric Cloche via email le 19 Janvier 2024. Photo : David Morganti