L'album Variables démarre sur les chapeaux de roues avec une rythmique de course-poursuite avant de ralentir et de délivrer un jazz traditionnel, langoureux et énergique. Puis vient un discret effet sur le saxophone, une ligne guitare intrigante, un clavier renforce le tout, pas si trad'... Ok, le disque est adopté en moins de six minutes.
Le deuxième morceau (Borderline), un rap, confirme que l'on est dans un album de jazz moderne. Juste au moment où la petite ritournelle façon sample commence à lasser, une mélodie aux claviers vient nous rassurer. Puis le flow du rappeur (Alfa Mist lui-même) laisse la place à une guitare et une voix féminine (Aged Eyes) ; Ok ce jazz sait faire de la pop. Arrivent ensuite différents genres musicaux qui cohabitent très bien ensemble, un peu de tradition, de la musique de film, des ambiances fortes, une instrumentation légèrement éthérée mais épaisse, un soupçon d'Afro Beat... ; c'est pour vous dire, les jeunes de maintenant ils peuvent - presque - tout faire. Et Alfa Mist le fait bien. Proprement, avec une classe qui frôle le dandysme.
La production de l'album est appréciable. Je ne sais pas ce qu'il en est des autres, mais voilà un cinquième opus parfaitement maîtrisé.
Emeric Cloche.