Alison Balsom est blonde et elle pose sur les pochettes d'album un peu comme s'il s'agissait de couverture de magazines glamour. Quand tu parles d'elle, très vite les gens ne parlent plus de trompette. C'est un phénomène rapidement vérifiable, quand les femmes font de la musique la question de leur physique arrive très vite dans la conversation. Nous l'avons dit en préambule : Alison Balsom est blonde, la question est réglée. Parlons maintenant musique et jeu de trompette. Orgue aussi puisque l'organiste Quentin Thomas (un brun) accompagne Alison. Même si l'on sent bien que la star c'est la trompette le jeu des deux instruments s'équilibre.
Dans les notes de livret, Alison dit avoir été relativement libre quant au choix du répertoire. Le récital construit de manière chronologique commence par du Jan Pieterszoon Sweelinck (1562 - 1621) pour plonger au coeur du baroque avec les inévitables Bach (1656 - 1750) et Purcell (1659 - 95). Sans surprise cette première partie est agréable et planante. S'ensuivent deux pièces au bugle : Shenandoah un traditionnel du début du XIXème siècle et Elegy de George Thalben-Ball (1896 - 1987) qui amène une transition toute en douceur avant le petit orage de La Semaine sainte à Cuzco d'Henri Thomas (1901 - 1971). L'oeuvre de Thomas composée pour orgue et trompette commence de façon menaçante et tonitruante avant de verser dans une tendresse légèrement exotique. La pièce d'Olivier Messiaen (1908-92) qui arrive juste après sonne comme une musique de film noir américain, troublante. Ce disque à la production claire se termine sur Okna, padle Marca Chagalla une oeuvre de Petr Eben (1929) consacrée à 4 des 12 vitraux de Marc Chagall (20 minutes durant lesquelles la trompette d'Alison s'épanouit).
Voilà un premier répertoire réussi. Depuis cet enregistrement une dizaine d'autres ont suivi, il ne reste plus qu'à mettre la main dessus.
Voilà un premier répertoire réussi. Depuis cet enregistrement une dizaine d'autres ont suivi, il ne reste plus qu'à mettre la main dessus.