Luc Decaster réalise un documentaire sans voix off en prenant le temps de poser le décor et de laisser les gens s'exprimer. Une alternative salvatrice par rapport à beaucoup de documentaires où l'on nous dit ce que l'on voit et ce qu'il faut penser.
Il aura fallu 5 ans de tournage et 9 semaines de montage avant que Qui a tué Ali Ziri ? voit le jour. Le temps est un facteur important dans le film, comme dans la réalité de ce que vivent les proches des victimes et les collectifs qui aident les victimes.
Le quartier d'Argenteuil, la vie du collectif qui demande justice et vérité pour Ali Ziri, comment la pensée se discute au sein d'un collectif, l'affaire en elle-même, voilà les thèmes qui peuvent se dégager des plans du documentaire. Quelques scènes resteront gravées en mémoire, le plan fixe d'une gare ou d'une rue, la discussion entre un manifestant et le commissaire de police, les paroles d'un père qui a perdu son fils lors d'une interpellation, la longue énumération des personnes tuées par la police.
Le collectif et la famille croient en la Justice et ne remettent pas en cause la police : ils veulent que ceux qui ont mal agi soient reconnus responsables. Mais le documentaire arrive à un constat, toujours le même, dans les cas de morts ou de blessés causés par la police. Ce constat est sans appel : les policiers dans la très grande majorités des cas ne sont pas condamnés.
Le collectif et la famille croient en la Justice et ne remettent pas en cause la police : ils veulent que ceux qui ont mal agi soient reconnus responsables. Mais le documentaire arrive à un constat, toujours le même, dans les cas de morts ou de blessés causés par la police. Ce constat est sans appel : les policiers dans la très grande majorités des cas ne sont pas condamnés.
Le film se termine sur un plan montrant la scène et des pancartes où sont inscrits les noms des victimes de la police ; ce plan n'est pas ans rappeler ce qui s'est passé le 17 Octobre 1961 pendant l'état d'urgence en France.