Un peu déstabilisant mais beau à première écoute, c'est après trois ou sept passages sur la platine, que l'album devient superbe. Une atmosphère hors norme se dégage, un peu comme si Julie London était un homme et qu'elle avait été transposée dans une autre dimension à Hawaï qui serait la capitale du monde...
Ces reprises de Frank Sinatra on été enregistrées dans les conditions du live avec une ou deux prises par morceaux ; tous le musiciens jouaient ensemble sans utiliser de cabine pour s'isoler. Sur la vingtaine de titres (vivement les bootlegs), il en reste dix qui composent l'album Shadows in the Night. Nul doute que Dylan et ses gars connaissent ses morceaux par coeur et qu'ils peuvent en faire ce qu'ils veulent. À maintenant 73 ans Bob possède une voix rauque, fluide et douce et ses musiciens sont hors pair et fins. Les morceaux coulent des enceintes nimbés d'une brume bienvenue dans un monde qui parait à la fois lointain et englobant. C'est beau, bon et apaisé.
Bob Dylan, Shadows in the Night, Columbia, 2015