Un film fin
Te doy mis ojos est filmé comme une drame, alors qu'on assiste à une tragédie. Il y a peu d'effets de caméra, peu d'effets tout court à part quelques ressorts dramatiques un peu trop visibles (le coup des chaussons) mais pas gênants. Les étapes de la colère, les pressions de la société, de la famille, les pistes pour s'en sortir : tout est montré avec finesse et sobriété. Quelques scènes - tout en restant à l'écart du "cinéma spectacle" - sont terribles. La virtuosité du film n'est pas démonstrative.
Kandinsky |
Et des résonances
Couplé avec une lecture de La domination masculine de Pierre Bourdieu (on pourra aussi voir le film de Patric Jean) et King Kong Théorie de Virginie Despentes par exemple, Te doy mis ojos peut permettre de réfléchir et donne des pistes pour sortir du cycle infernal. Dans une moindre mesure (la colère et l'alcool) on pourra aussi lire et visionner Feux Rouges (de Simenon et Cédric Khan). Voici un film dont nous aurions dû parler dans L'Indic n°6.
L'édition DVD (MK2) est accompagnée d'un court métrage (Un amour qui tue) et d'un entretien intéressant avec la réalisatrice Iciar Bollain.