Jean Louis Murat, Le cours ordinaire des choses


Il y a du banjo dans Le cours ordinaire des choses, oh... trois fois rien, un roll, et puis du violon. On voudrait penser au violon de Scarlet Riviera (la violoniste de l'album Desire de Dylan) quand on s'envole sur La tige d'or, mais non c'est le violon de Larry Franklin et c'est une chanson de Jean Louis, à force de l'écouter on peut l'appeller Jean Louis, pas vrai ? Dans une précédente chronique pour Le Moujik et sa femme, je causais de blues. Ici, alors qu'il enregistre à Nashville avec des musiciens rencontrés sur place, c'est de rock qu'il s'agit. De ce rock dont Gérard Manset causait dans une émission de France Inter dans les années 80. Le texte joue sur la résonance des mots et leur rythme sans oublier le sens, mais sans qu'il se pose en dictat. Et puis c'est du rock à la Murat, mélodique et feutré, faussement désabusé. Je ne voudrais pas m'avancer de trop, mais il me semble clair que Murat compose pour ne pas s'ennuyer, il doit toujours y avoir quelque chose qui lui trotte dans la tête, une mélodie, une phrase... à mettre dans les tuyaux ; ensuite il a sûrement envie de nous causer et voilà sa façon. Un album de chansons reliées entre elles par des ponts suspendus au-dessus du bruit. Le cours ordinaire des choses serait alors une promenade avec son lot de rêverie et de considérations.

Voici un extrait de l'enregistrement de M maudit réalisé par Laetitia Masson pour son film Falling In Love Again.