1995, des réfugiés de tous les pays, entassés à Hambourg sur un bateau à quai, en attente de jugement. Une micro-société entre coursives et cabine, pont supérieur et cale, s’organise à coup de jeux clandestins, alcool de contrebande, allocations et troc de cigarettes pour survivre. L’horizon n’est pas très vaste, l’espoir repose sur quelques avocats intermédiaires avec la justice, un toit et un rêve d'emploi.
« Ces Allemands si respectueux des lois l’avaient fourré dans un wagon flottant à l’arrêt sur une voie de garage charriant des kilomètres cubes d’eau trouble à chaque battement de coeur. À gros débit sous le ponton métallique, le courant du fleuve dans son flux perpétuel rappelait à toute heure que la vie s’écoulait, que le temps battait aux tempes, que le mouvement était nécessaire. Une donne comme une autre, se répéta Zoran qui jeta sa cigarette pour respirer un peu d’air nocturne avant d’entrer dans la cabine et son atmosphère confinée. »
Zoran le Yougo, sa femme Zina et leurs deux enfants sont la chair de l’histoire. Zoran qui cherche l’évasion sur le tripot du pont supérieur, Zina qui trouve la force de tenir à coups d’anti-dépresseurs. Et puis « l’EuroConscience » envoie ses commissaires sur ce grand navire, Pelletier, Simmons et le traducteur, l’Occidental, pour une mission d’observation.
« Savoir de quel type de plombiers, d’équarisseurs, de programmateurs, de violoncellistes, et même de joueurs ou de gangsters on a besoin. Oui, un pays prospère a aussi besoin de gangsters, Pelletier, c’est la loi de la concurrence qui veut ça. Il faut bien les choisir, c’est tout. »
L’univers de l’administration Européenne, les absurdités de son fonctionnement ; l’univers de Thierry Marignac aussi, ses portraits de femmes et toujours un narrateur en errance ; on retrouve tout ça et surtout l’écriture, sa façon d’en dire beaucoup sans effet d’épate, ses phrases parfois sans verbe, un brin d’humour grinçant et la noirceur qui fait retomber l’espoir comme un soufflet. Sec et à la fois plein de sentiments.
Vous pouvez aller voir le bien qu'en dit dj duclock chez PolArtNoir, et poursuivre avec Renegade Boxing Club, le dernier roman de l'auteur.
« Ces Allemands si respectueux des lois l’avaient fourré dans un wagon flottant à l’arrêt sur une voie de garage charriant des kilomètres cubes d’eau trouble à chaque battement de coeur. À gros débit sous le ponton métallique, le courant du fleuve dans son flux perpétuel rappelait à toute heure que la vie s’écoulait, que le temps battait aux tempes, que le mouvement était nécessaire. Une donne comme une autre, se répéta Zoran qui jeta sa cigarette pour respirer un peu d’air nocturne avant d’entrer dans la cabine et son atmosphère confinée. »
Zoran le Yougo, sa femme Zina et leurs deux enfants sont la chair de l’histoire. Zoran qui cherche l’évasion sur le tripot du pont supérieur, Zina qui trouve la force de tenir à coups d’anti-dépresseurs. Et puis « l’EuroConscience » envoie ses commissaires sur ce grand navire, Pelletier, Simmons et le traducteur, l’Occidental, pour une mission d’observation.
« Savoir de quel type de plombiers, d’équarisseurs, de programmateurs, de violoncellistes, et même de joueurs ou de gangsters on a besoin. Oui, un pays prospère a aussi besoin de gangsters, Pelletier, c’est la loi de la concurrence qui veut ça. Il faut bien les choisir, c’est tout. »
L’univers de l’administration Européenne, les absurdités de son fonctionnement ; l’univers de Thierry Marignac aussi, ses portraits de femmes et toujours un narrateur en errance ; on retrouve tout ça et surtout l’écriture, sa façon d’en dire beaucoup sans effet d’épate, ses phrases parfois sans verbe, un brin d’humour grinçant et la noirceur qui fait retomber l’espoir comme un soufflet. Sec et à la fois plein de sentiments.
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Thierry Marignac, À quai, Rivages/Noir, 7,50 euros, 223p.