Dans « ces chanteurs que l’on dit poètes » paru en 1970 à l’Ecole des loisirs, l’auteur C. Hermelin remarque « On pourrait dire, en schématisant un peu, que la carrière de Winter (1) a été fabriquée par la mode, alors que la mode s’empara des chansons de Moustaki faites sans tenir compte de ses désirs et de ses besoins. » Et Hermelin de constater « Tout se passe comme si le mot « chanson » recouvrait deux réalités différentes, deux types de chanteurs, deux types de public. » Plus loin il distingue « la chanson de consommation » où l’on entend plus que l’on écoute et la « chanson d’expression » où l’écoute est plus exigeante et soutenue.
À l’heure actuelle, où des émissions télé essayent de faire croire qu’un chanteur se fabrique en six mois et quelques cours de scénographie suivis de l’interprétation de deux ou trois tubes, il semblerait bien que le déséquilibre entre les deux chansons atteigne un sinistre sommet et que les auteurs compositeurs comme Jacques Bertin, Bernard Joyet, Al, Philippe Marlu et tant d’autres qui travaillent depuis des années ne trouvent pas leur place dans ce que l’on appelle les grands médias… Il ne tient qu’à nous de changer le son de cloche. Aussi chez Duclock, on va intensifier le côté chanson française et francophone.
Allain Leprest, C'est peut-être
(1) David Alexander Winter se place troisième au Hit Parade en mars 1969 avec « Oh Lady Mary », qui pour ma part m’est totalement inconnu. Quoi que l’on m’informe à l’instant que monsieur Winter est le père d’Ophélie Winter…