Jean Sebastien Bach, 6 Suites pour Violoncelle Solo (BMW 1007-1012), Polydor, 1961 réédition Archiv Produktion


Au XVI ème siècle, la musique de danse était chantée ou accompagnée par des instruments puis la voix s'est effacée peu à peu. Les éditeurs de musique publient des séries de danses pour intruments, elles sont dans le même ton et alternativement lentes et vives. La Suite est une succession de mouvements assez courts, chacun de ces mouvements est en rapport avec une danse particulière. Ainsi, mais cela varie selon les époques, on trouve souvent la série instrumentale suivante : un Prélude (qui laisse beaucoup de place à l'improvisation), une Allemande, une ou plusieurs courantes, une ou plusieurs sarabandes et une gigue. Bach compose les suites pour violoncelle seul à l'époque où il était maître de Chapelle à Coethen, entre 1721 et 1723.

Un premier enregistrement mono des 6 suites pour violoncelle solo avait déjà été réalisé par Archiv Produktion en 1954 avec Enrico Mainardi ; cette fois-ci c'est Pierre Fournier et en stéréo, s'il vous plaît. Il travaille dans la continuité et enregistre souvent un mouvement entier en une seul prise. Les sessions ont lieu durant l'hiver 1960-61 dans la salle Beethoven de Hanovre que Heinz Wildhagen (l'ingénieur du son) semble particulièrement apprécier. Vitalité, rythme et mélodies sont au rendez-vous pour une oeuvre qui explore les capacités du violoncelle. Le jeu de Pierre Fournier est très lié ; le baroque fait souvent penser à des vagues, ou un tourbillon - un coup d'oreille au prélude de la première suite avec son flux ininterrompu de double croches et sa montée chromatique en est un bon exemple - en général beaucoup plus fluide que la musique classique. Écoutons attentivement ces versions, d'ici quelques temps nous passerons à une autre interprétation pas piquée des hannetons par ce punk de Paolo Beschi...


Sarabande de la suite n°1 de Jean Sébastion Bach joué par Pierre Fournier.