Philippe Marlu, Les Mémoires d'un Chat, French Song / Boucherie Prod, 1999
Le premier album de Marlu Les Mémoires d'un chat est indisponible, comme les premiers Jacques Bertin que je voulais me racheter au fur et à mesure en même temps que les premiers Léo Ferré... Mathieu Ferré et Alain Raemackers rééditent - dans l'ordre chronologique - tous les enregistrements du poète dans "The" anthologie dont on parlera prochainement. Pour Léo c'est pas les rééditions qui manquent, mais pour les vivants... peut-être est-ce la demande qui manque ? Ca et la frilosité des grands magazines musicaux qui mettent quasiment tous les mêmes têtes en couverture. Le manque de curiosité des gros titres entraînant le manque de curiosité des lecteurs de gros titres et vice versa. Quoi que la revue Chorus a dû en causer, du gars Marlu et m'est avis qu'elle l'a fait en bien.
Moins épuré que son deuxième album Les valses machines, le premier Marlu est fait à base d'argot et d'images noires parfois humoristiques (certaines personnes de ma connaissance risquent fort de rester les oreilles collées au souvenir à l'écoute de La Pécole). On croisera, au fil des plages, un chat nyctalope avec canines à cran d'arrêt, un chien qui glisse, un suicide au gaz, Venise et sa ronde cruelle, la gloire et la fortune, des pendaisons sous la lune, des filles, des larmes, une chanson vache, une maladie contagieuse, une allumeuse, des mendiants, des oiseaux, un viva la muerte détonnant et un tango lunaire. Les textes caustiques et tendres de Marlu - dans la tradition d'une certaine littérature gouailleuse de Rabelais à Eugène Dabit en passant par Villon - collent à la caboche comme un paysage de bord de mer. Et la musique n'est pas en reste avec un tripoté de musiciens et des arrangements qui filent des démangeaisons dans les mollets. Indispensable.
Jean Marc Illien et les 3 questions du Dj Duclock
Après un concert de Philippe Marlu en trio sous la Yourte à La Chapelle Sur Erdre, j'ai été poser les 3 questions du Dj Duclock à son étonnant accordéoniste (présent sur Les Mémoires d'un Chat et Les Valses Machines). Ce soir-là Philippe m'a confié qu'il travaillait sur un troisième album et à l'ouïe des deux extraits qu'il en a joué, c'est avec impatience que l'on attend ce nouvel opus.
Dj Duclock : Dis moi Jean Marc, tu as joué avec pas mal de monde non ?
Jean Marc Illien : Ben oui...
Dj Duclock : Tu peux nous faire une petite liste ?
Jean Marc Illien : Au début... c'était y a longtemps en 84 j'ai joué avec Allan Stivell, après j'ai joué avec Soldat Louis, Hervé Villard, Renaud, avec Noah où là j'avais accompagné plein de gens... de Goldman... à plein de gens là... avec les "Enfants de la terre" et après avec Denez Prigent pendant 7 ans en tant qu'arrangeur et réalisateur et musicien aussi. Bon y en a eu d'autres, plein d'autres...
Dj Duclock : Bon je vais te poser les 3 questions que je pose habituellement, la première c'est qu'est-ce que tu lis en ce moment ?
Jean Marc Illien : Là j'ai deux lectures... Bon en ce moment je suis sur les traités d'arrangement, je me coltine ça. C'est un peu laborieux. C'est très technique. Et autrement j'aime bien les bouquins d'échecs aussi, bon pareil c'est très technique aussi. Je suis plutôt dans les choses concrètes, on va dire.
Dj Duclock : Les arrangements vu comment tu joues, ça va.
Jean Marc Illien : Oui mais les arrangements, y a les arrangements par rapport à l'instrument que tu joues, mais après y a le fait de pouvoir écrire pour d'autres instruments et là c'est beaucoup plus compliqué parce que si on sait pas jouer de l'instrument, il faut apprendre un peu qu'est-ce qui peut se faire et pas se faire dans les techniques propres à chaque instrument. Donc ça demande un peu de lecture.
Dj Duclok : de la théorie.
Jean Marc Illien : Ouais de la théorie, après la théorie faut aussi en connaitre les limites pour savoir quand est-ce qu'on en sort.
Dj duclock : Et qu'est-ce que tu écoutes comme musique en ce moment ? Quel est l'album qui tourne ?
Jean Marc Illien : Qui tourne chez moi ? Ben y en a pas. Ca a jamais été le cas. Enfin si quand j'avais vingt balais j'écoutais beaucoup de musique, mais maintenant j'écoute plus grand chose. C'est ce qui passe. Radio. Télé. Ce qui passe. J'ai pas un truc qui dit je vais écouter ça et ça va être dans la platine CD. Non, c'est plutôt des cas ponctuels. Ou alors je vais avoir besoin d'écouter un truc, une référence, un air que j'ai dans la tête... Je vais me dire tiens ça il faut que j'écoute pour savoir si c'est pas trop pompé. Bon quand je dis j'écoute rien en fait j'écoute tout, mais pas un style en me disant j'écoute ce style là. Je vais écouter du classique, même du rap j'écoute alors tu vois ! Dans toute forme de musique y a des choses intéressantes à apprendre, à connaître, donc il faut écouter tout. C'est pas parce qu'on écoute une fois un truc qui nous plaît pas que c'est forcément tout le style qui nous plaît pas. Je suis fermé à rien, j'écoute de tout, mais par contre je suis pas un fan au point de remettre en boucle 57 fois le même morceau.
Dj Duclock : Dernière question, c'est la plus difficile est-ce que tu peux me dire qu'est-ce qui t'a surpris pour la dernière fois ?
Jean Marc Illien : Pour la dernière fois. Ah... Heu... Qu'est-ce qui m'a surpris ? Y a un truc qui m'a surpris et je sais plus quoi ? J'ai été étonné... ça devait être à la télé ou une info quelconque. Mais... ça m'échappe là.
Dj Duclock : Elle est pas facile celle là.
Jean Marc Illien : Ben non, parce qu'il faut y réfléchir avant, histoire de se dire... Non parce que y a un truc qui m'a étonné. J'étais à moitié sur le cul et puis... Mais voilà ça devait pas être vraiment important puisque j'ai oublié.
Dj Duclock : Ok, je te remercie.
Jean Marc Illien : Ben moi aussi.
Et retrouvez Philippe Marlu et le questionnaire de Proust sur la chronique de son 3ème album : Méfiez vous des petites filles.
Moins épuré que son deuxième album Les valses machines, le premier Marlu est fait à base d'argot et d'images noires parfois humoristiques (certaines personnes de ma connaissance risquent fort de rester les oreilles collées au souvenir à l'écoute de La Pécole). On croisera, au fil des plages, un chat nyctalope avec canines à cran d'arrêt, un chien qui glisse, un suicide au gaz, Venise et sa ronde cruelle, la gloire et la fortune, des pendaisons sous la lune, des filles, des larmes, une chanson vache, une maladie contagieuse, une allumeuse, des mendiants, des oiseaux, un viva la muerte détonnant et un tango lunaire. Les textes caustiques et tendres de Marlu - dans la tradition d'une certaine littérature gouailleuse de Rabelais à Eugène Dabit en passant par Villon - collent à la caboche comme un paysage de bord de mer. Et la musique n'est pas en reste avec un tripoté de musiciens et des arrangements qui filent des démangeaisons dans les mollets. Indispensable.
Jean Marc Illien et les 3 questions du Dj Duclock
Après un concert de Philippe Marlu en trio sous la Yourte à La Chapelle Sur Erdre, j'ai été poser les 3 questions du Dj Duclock à son étonnant accordéoniste (présent sur Les Mémoires d'un Chat et Les Valses Machines). Ce soir-là Philippe m'a confié qu'il travaillait sur un troisième album et à l'ouïe des deux extraits qu'il en a joué, c'est avec impatience que l'on attend ce nouvel opus.
Dj Duclock : Dis moi Jean Marc, tu as joué avec pas mal de monde non ?
Jean Marc Illien : Ben oui...
Dj Duclock : Tu peux nous faire une petite liste ?
Jean Marc Illien : Au début... c'était y a longtemps en 84 j'ai joué avec Allan Stivell, après j'ai joué avec Soldat Louis, Hervé Villard, Renaud, avec Noah où là j'avais accompagné plein de gens... de Goldman... à plein de gens là... avec les "Enfants de la terre" et après avec Denez Prigent pendant 7 ans en tant qu'arrangeur et réalisateur et musicien aussi. Bon y en a eu d'autres, plein d'autres...
Dj Duclock : Bon je vais te poser les 3 questions que je pose habituellement, la première c'est qu'est-ce que tu lis en ce moment ?
Jean Marc Illien : Là j'ai deux lectures... Bon en ce moment je suis sur les traités d'arrangement, je me coltine ça. C'est un peu laborieux. C'est très technique. Et autrement j'aime bien les bouquins d'échecs aussi, bon pareil c'est très technique aussi. Je suis plutôt dans les choses concrètes, on va dire.
Dj Duclock : Les arrangements vu comment tu joues, ça va.
Jean Marc Illien : Oui mais les arrangements, y a les arrangements par rapport à l'instrument que tu joues, mais après y a le fait de pouvoir écrire pour d'autres instruments et là c'est beaucoup plus compliqué parce que si on sait pas jouer de l'instrument, il faut apprendre un peu qu'est-ce qui peut se faire et pas se faire dans les techniques propres à chaque instrument. Donc ça demande un peu de lecture.
Dj Duclok : de la théorie.
Jean Marc Illien : Ouais de la théorie, après la théorie faut aussi en connaitre les limites pour savoir quand est-ce qu'on en sort.
Dj duclock : Et qu'est-ce que tu écoutes comme musique en ce moment ? Quel est l'album qui tourne ?
Jean Marc Illien : Qui tourne chez moi ? Ben y en a pas. Ca a jamais été le cas. Enfin si quand j'avais vingt balais j'écoutais beaucoup de musique, mais maintenant j'écoute plus grand chose. C'est ce qui passe. Radio. Télé. Ce qui passe. J'ai pas un truc qui dit je vais écouter ça et ça va être dans la platine CD. Non, c'est plutôt des cas ponctuels. Ou alors je vais avoir besoin d'écouter un truc, une référence, un air que j'ai dans la tête... Je vais me dire tiens ça il faut que j'écoute pour savoir si c'est pas trop pompé. Bon quand je dis j'écoute rien en fait j'écoute tout, mais pas un style en me disant j'écoute ce style là. Je vais écouter du classique, même du rap j'écoute alors tu vois ! Dans toute forme de musique y a des choses intéressantes à apprendre, à connaître, donc il faut écouter tout. C'est pas parce qu'on écoute une fois un truc qui nous plaît pas que c'est forcément tout le style qui nous plaît pas. Je suis fermé à rien, j'écoute de tout, mais par contre je suis pas un fan au point de remettre en boucle 57 fois le même morceau.
Dj Duclock : Dernière question, c'est la plus difficile est-ce que tu peux me dire qu'est-ce qui t'a surpris pour la dernière fois ?
Jean Marc Illien : Pour la dernière fois. Ah... Heu... Qu'est-ce qui m'a surpris ? Y a un truc qui m'a surpris et je sais plus quoi ? J'ai été étonné... ça devait être à la télé ou une info quelconque. Mais... ça m'échappe là.
Dj Duclock : Elle est pas facile celle là.
Jean Marc Illien : Ben non, parce qu'il faut y réfléchir avant, histoire de se dire... Non parce que y a un truc qui m'a étonné. J'étais à moitié sur le cul et puis... Mais voilà ça devait pas être vraiment important puisque j'ai oublié.
Dj Duclock : Ok, je te remercie.
Jean Marc Illien : Ben moi aussi.
Et retrouvez Philippe Marlu et le questionnaire de Proust sur la chronique de son 3ème album : Méfiez vous des petites filles.