Taro Matsumoto & Roger Walch, Immortal Remains, Stubborn Record, 2008

L'album Immortals Remains joue entre jazz et musique traditionnelle. Piano délicat avec petites phrases musicales facilement assimilables ; une fois entendu le riff d'Immortal Remains vous suivra un bon bout de temps lors de vos promenades solitaires. Comme pour Thelonious Monk (mais avec un jeu de piano beaucoup moins haché) on peut rapidement assimiler et siffler les mélodies de Roger Walch et Taro Matsumoto. Une fois cette base posée au piano et à la flûte Shakuhachi, le duo peut s'envoler, et ça plane haut, très haut. Voyage garanti, entre la course poursuite de Nana et la magique Oni no Komori Uta ; on trouvera aussi - entre autre - une reprise du Goodbye Pork Pie Hat de Charles Mingus. Il y a quelque chose de Ran Blake dans le jeu de Roger Walsh. La flûte Shakuhachi apporte un souffle plus rugueux que, disons, la flûte traversière qu'on a plus l'habitude d'entendre avec le piano. Le duo de sonorités est particulièrement réussi ; parfois naïf, toujours envoûtant, sans être lourd.

Roger Walch & Les 3 questions du Dj duclock

Dj Duclock : Que lis-tu en ce moment ?

Roger Walch : Tellement de choses en même temps : Je lis en permanence depuis que je suis enfant. Je pense que je ne peux pas vivre sans être entouré et stimulé par les livres et/ou les personnages Japonais. Je lis beaucoup de journaux en ligne tous les jours : journaux Suisses, allemands, français, américains, japonais. Sur mon bureau j'ai aussi le numéro le plus récent d'un magazine culturel Suisse qui s'appelle Saiten (pour lequel j'ai écrit il y a quelques années), un livre intéressant de John Dougill sur l'histoire intellectuelle de ma ville de résidence, Kyoto et le roman "Empress" de la très talentueuse Shan Sa.

Dj Duclock : Qu'écoutes-tu en ce moment ?

Roger Walch : J'ai toujours un iPod sur moi. Bien que ma culture soit à l'origine plutôt jazzy, ma compréhension de la musique est très large. J'essaie de ne pas penser en termes de genres. Si la musique est honnête et vraie, je la respecte sans me soucier du genre. Au Japon je voyage souvent en train et je préfère écouter de la musique ambiant relaxante pendant que je lis ou écris. Seal, Massive Attack ou Buckshot LeFonque sont des compagnons permanents, mais aussi Claude Debussy, Erik Satie ou Astor Piazolla. Le vieux groupe de fusion française Sixun est aussi dans mon iPod, comme le pianiste japonais aux talents multiples Ryuichi Sakamoto.

Dj Duclock : Quelle est ta dernière surprise, la dernière fois que quelque chose t'as surpris ?

Roger Walch : Question difficile. Ma vie au Japon est une surprise permanente. En tant que musicien je suis toujours choqué que les concerts, les répétitions et les balances soient si mal organisés dans ce pays normalement si efficace. L'autre jour on nous a demandé de jouer un concert en face d'une célèbre pagode à Nara. Nous devions y être le midi pour la balance, mais personne n'a pu nous dire à quelle heure le concert commençerait, pas même au moment de l'évènement. La réponse était toujours "peut-être". Peut-être à 17:30, peut-être à 18:30, peut-être à 19h. Pour finir nous avons commencé à jouer à 20h. La vie de musicien au Japon signifie toujours attendre... des heures perdues à attendre ! Le premier samedi soir d'octobre nous jouerons pour une société japonaise dans un grand hôtel de Tokyo. Nous avons été flattés parce qu'ils nous ont réservé une chambre pour la nuit précédente. Mais ensuite on nous a dit que la balance aurait lieu entre 3 et 4 heures du matin et la répétition finale à 7 heures. Nous ne pourrons tout simplement pas dormir. Un programme et une organisation aussi chaotiques seraient impensables en Europe.


Photo : Roger Walch et Taro Matsumoto (Service de Presse)

It's a bilingual post. Caroline de Benedetti tries its best to translate.

Taro Matsumoto & Roger Walch, Immortal Remains, Stubborn Record, 2008

Immortals Remains is an album playing between jazz and traditional music. Delicate piano with short musical phrases easily assimilable ; once heard, Immortal Remains' riff will follow you for a long time during your solitary walks. Like with Thelonious Monk (but with a much less abrupt way of playing piano) you can quickly assimilate and whistle Roger Walch and Taro Matsumoto's melodies. Once this foundation layed on piano and on Shakuhachi flute, the duet can fly away, and it soars high, very high. Guaranteed trip, with Nana's run chase and the magic Oni no Komori Uta ; you will find - among others - a cover of Charles Mingus' Goodbye Pork Pie Hat. There is something of Ran Blake in Roger Walsh's play. The Shakuhachi flute brings a rougher breath than, let's say, the transverse flute we are more accustome to hear with piano. The duet of sonorities is particularily successful, sometimes naive, always captivating without being heavy.


Roger Walch & the 3 questions of Dj duclock

Dj Duclock : What are you reading now ?

Roger Walch : So many things at the same time: I am constantly reading since I was a child. I think I can't exist without being surrounded and stimulated by letters and/or Japanese characters. I read many newspapers online everyday: Swiss papers, German papers, English papers, French papers, American papers, Japanese papers. On my desk I also have the most current issue of a Swiss cultural magazine called Saiten (for which I was writing for a couple of years), an interesting book by John Dougill on the intellectual history of my city of residence, Kyoto and the novel "Empress" by the very talented Shan Sa.

Dj Duclock : What do you listen to these days ?

Roger Walch : I carry an iPod shuffle with me all the time. Although my background is originally rather jazzy, my understanding of music is very broad. I try not to think in genres. If the music is honest and true, I respect it regardless of the genre. In Japan I often travel by train and prefer to listen to relaxing ambient music while reading or writing. "Seal", "Massive Attack" or "Buckshot LeFonque" are constant companions, but also Claude Debussy, Erik Satie or Astor Piazolla. Old French fusion band "Sixun" is also on my iPod, as well as the versatile Japanese pianist "Ryuichi Sakamoto".

Dj Duclock : What is your last surprise, the last time you were surprised by something ?

Roger Walch : A difficult question. My life in Japan is a constant surprise. As a musician I am always shocked how badly concerts, rehearsals and soundchecks are organized in this normally so efficient country. The other day we were asked to play a concert in front of a famous pagoda in Nara. We had to be there by noon for the soundcheck, but nobody could tell us what time the concert would start, not even on the very day of the event. The answer was always a "maybe". Maybe at 5:30 pm, maybe at 6:30 pm, maybe at 7 pm. In the end we started to perform at 8 pm. Life as a musician in Japan always means to wait....hours of useless waiting! On the first Saturday night in October we will play a gig for a Japanese company in a big hotel in Tokyo. We were flattered because they reserved a room for us for the night before. But then we were told that the soundcheck will take place between 03:00 - 04:00 in the morning and the final rehearsal at 07:00 am. Basically we won't be able to sleep. Such a chaotic scheduling and organisation would be unthinkable in Europe.

Oni no Komori Uta (un thème de Taro Matsumoto) par Roger Walch et Taro Matsumoto tiré de l'album Immortal Remains (Stubborn Record, 2008) You can find Immortal Remains on Itune here. or on the Roger Walsh & Taro Matsumoto website.