Rum Tum Tiddles, Interview





J'étais venu voir et interviewer Idem au Festival Rue des Sens dans un coin de parc pas désagréable avec de la bière bio au même prix que la bière pas bio, des verres en plastique réutilisables consignés 1 euro et des chiottes sèches qui puent pas. Hey Hey My My jouaient sur scène, ça sonnait pas trop mal, un peu sans surprise, mais ils ont des tounes qui fonctionnent bien et peut être qu'on en reparlera un de ces quatres. Mais la surprise est venue d'une toute petite scène, montée à l'écart. Un groupe s'est pointé guitare sèche et mandoline en bandoulière. Un tambourin. Une fille s'est approchée du micro. Je me suis dit tiens voilà les folkeux, c'est vrai que ça revient à la mode le folk. Et puis, tout de suite ils ont commencé, pas trop sûrs d'eux, un peu fébriles. Mais bon sang cette voix claire et douce avec des bouts qui accrochent dedans, le gling gling gling de la mandoline, le gratouillis tranquille de la guitare sèche... comme ça m'a fait du bien. Suis resté à les écouter au soleil des images plein la tête. Entre le Greenwich Village dont cause François Bon dans sa biographie sur Dylan et tout un tas de films privés qui traînent dans ma caboche à moi. Ils m'ont fait une grosse parenthèse, de ces instants qui marquent et qui semblent toujours tomber pile poil. A un moment y'a eu du ukulélé et puis de l'harmonica aussi. Entre deux tounes, le gars s'est approché du micro et il a dit un truc du genre : "Vous pouvez enlever vos boules quiès. On est un peu la pause du festival. On joue pas fort". Y avait du monde autour d'eux, sûr z'étaient pas obligés de se brancher sur 10 000 Watts pour qu'on les écoute. Et ça fait du bien de tendre l'oreille au son des Rum Tum Tiddles. Me suis dit mon gars, faut que tu leur causes, ils ont peut être une démo et des réponses à tes questions.

Pendant l'interview on s'est mis à l'abri dans une cour, mais quand même on entendait ce groupe qui jouait très fort sur la grande scène en imitant tour à tour Placebo et The Cure. Mais le pire était à venir. Après l'interview, les Uncommonmen from Mars et leur punk rock californien jouaient si fort - impossible de se cacher et même avec des boules quies, c'était un peu comme si un peintre vous poursuivait partout pour vous forcer à regarder son tableau - que j'ai ramené mon verre à la consigne et que je me suis barré avant même de voir le concert d'Idem ; et pourtant la petite entrevue avec Vincent Bazille juste après l'interview des Rum Tum Tiddles m'avait bien mis l'eau à la bouche. Ce sera pour une prochaine fois ; pas grave j'avais dans mon sac une autre interview et Sad and Silly Songs des Rum Tum Tiddles, et le souvenir d'une bouffée d'oxygène. Le lendemain matin je me suis passé le disque, un peu inquiet, au soleil. Est-ce que la sauce allait prendre comme en concert ? Et ça m'a fait une nouvelle parenthèse. Oui, en concert comme sur disque, ça marche et la promenade est bonne. Merci à tous les trois.



Madeleine : Quelle est ta couleur préférée ?

Dj Duclock : Mon cola préféré ???

Madeleine, Fred & Tom : Ta couleur préférée ?

Dj Duclock : Ah ma couleur préférée... ça change suivant les jours. En ce moment j'aime bien le bleu. Mais sinon, c'est le jaune. Mais bon c'est moi qui pose les questions. Je vais vous poser les trois questions du dj duclock. Qu'est-ce que vous écoutez comme musique ?

Madeleine : Moi, de la musique folk anglaise comme Nic Jones, Anne Briggs, Michael Hurley il est américain en fait, Emmy the great, j'aime bien Emmy the Great. This is the Kit, elle est anglaise, mais elle habite en France. J'écoue de la musique folk principalement.

Thomas : Beaucoup de choses différentes... Du folk beaucoup. A la base Dylan, des gens comme ça. De plus en plus de folk anglais et américain. Plus récemment Herman Düne, des gens comme ça qui m'ont beaucoup inspiré et puis du rock, les classiques, les Clash, les Beatles.

Dj Duclock : Herman Düne il me surprend toujours. Son dernier m'a mis sur le cul, mais je l'ai jamais vu en concert.

Thomas : on l'a vu l'année dernière c'était super. On les a vus à Rennes, ils étaient sept je crois, y avait les cuivres, les deux chanteuses de New York. C'était super ! On les a revus après en trio à Nantes et puis sur un festival dans le coin. Les deux formations sont bien.

Dj Duclock : A toi Fred...

Fred : J'écoutais pas mal de punk, de rock classique et puis de la musique du monde. Thom et Madeleine m'ont un peu initié au folk. À Bob Dylan notamment, et puis tout le reste.

Dj duclock : Je suis un peu un inconditionnel de Bob Dylan.

Thomas : Ah ouais et c'est lequel ton album préféré ?

Dj Duclock : ça change, en ce moment c'est Infidels, l'album est un peu pourri, mais c'est pas grave il y a quand même quelques très bonnes chansons dessus. Surtout les chansons qu'il a giclées. À chaque fois il gicle des chansons excellentes de ses albums, on les retrouve après sur les Bootlegs. Et en punk Fred qu'est-ce que tu écoutais ?

Fred : En fait quand j'ai commencé la musique j'étais influencé par les Béruriers Noirs. Après ça a dévié avec toute la scène alternative avec la Mano Negra, les Garçons Bouchers tout ça... Je pense que du coup c'est ça qui m'a ouvert aux musiques du monde.

Dj Duclock : Et en musique du monde ?

Fred : Un peu de tout, pas mal de musique tzigane, les fanfares des Balkans.

Madeleine : J'aime aussi beaucoup Sarabeth Tucek, c'est ma favorite en ce moment.

Dj Duclock : Ok, on va passer à la question numéro deux. Madeleine, qu'est-ce que tu lis en ce moment ?

Madeleine : Je lis Justice, reconciliation and coexistence. En fait je fais un doctorat en sciences sociales. En ce moment je lis beaucoup de choses comme ça en rapport avec le nationalisme et les conflits.

Fred : Je viens de commencer L'Arrache-coeur de Boris Vian. J'ai vraiment juste commencé, je crois même que pour l'instant j'ai lu que 5 pages.

Thomas : Je lis un roman qui s'appelle La belle vie, mais je me rappelle plus du nom de l'écrivain. C'est un américain. Ca vient de sortir en France. C'est un roman sur le 11 Septembre, sur la vie des gens qui vivent à Manhattan, les beaux quartiers, les gens qui bossent dans la pub, qui sont écrivains, qui bossent dans les banques... ça raconte comment il se sont pris ça en pleine gueule et comment ça a changé leurs vies.

Dj Duclock : La troisième et dernière question... C'est quoi la dernière chose qui t'as surprise, Madeleine ?

Madeleine: ...

Dj Duclock : Celle là je sais elle est pas facile...

Fred : Ce sera la même pour nous ?

Dj duclock : Ouais. Vous pouvez vous préparer.

Madeliene, Fred, Thomas : ...

Dj Duclock : C'est pas facile. C'est là qu'on se rencontre qu'on est pas surpris si souvent que ça...

Fred : Ou trop souvent...

Dj Duclock : La toute dernière fois alors.

Encore un silence, on entend le groupe au loin qui imite The Cure, là-bas sur la grande scène. Et Fred ou Thomas touche sans le faire exprès le tambourin sous la table, un cling retentit et on sursaute.

Fred : Hé bien voilà !

Madeleine : Si, j'ai été surprise par Emma, la petite nièce de Thomas. Elle a 2 mois et j'étais vraiment surprise... comment elle est toute petite... mais c'est pas ça, c'est qu'elle est un petit humain. Elle est toute petite, mais elle a déjà de la personnalité et tout ça... J'ai été touchée, oui c'est ça touchée.

Dj Duclock : Dites, ça fait longtemps que vous faites ce groupe qui s'appelle... Enfin que j'ai découvert cette après midi, un coup de coeur immédiat pour moi... (je lis le nom du groupe sur la jaquette du disque) Rum Tum Tiddles. Comment vous vous êtes rencontrés ?

Madeleine : Au Kosovo.

Thomas : Avec Fred on est potes depuis plusieurs années. Et puis avec Madeleine on s'est rencontrés au Kosovo effectivement, on faisait du volontariat, mais comment on a créé le groupe, j'en sais rien... En fait on faisait déjà de la musique ensemble avec Fred et puis avec Madeleine on a vite fait de la musique ensemble.

Madeleine : ça fait deux ans qu'on joue ensemble.

Et j'espère bien qu'ils vont continuer à nous régaler les oreilles avec leur folk sur le fil qui sonne juste et bon. Maintenant que j'y pense j'aurais dû leur causer de Pascal Comelade et de The Pascals, parce qu'ils ont quelque chose en commun dans les mélodies. C'est Madeleine (la chanteuse) qui a fait le dessin de la jaquette de Sad and Silly Songs. Vous pouver trouver des infos, des morceaux de musique et des vidéos sur le myspace de Rum Tum Tiddles. Surveillez les dates, ils jouent de temps en temps sur Nantes, ce serait dommage de passer à côté. Moi, je vais aller me renseigner sur les chanteurs, chanteuses et groupes dont cause Madeleine... M'est avis qu'on ne sera pas sans en reparler.

Rum Tum Tiddles, ClapClip It's Too Late