Victor Démé, Chapa Blues Records, 2008
Dès les premières lignes de guitare et l'arrivée de la voix aigüe et chatoyante de Victor Démé on sent qu'on est partis pour du roots qui va s'accrocher aux oreilles et tracer son sillon. Les chansons se déclinent sur un mode folk/blues et traditionnel africain, tour à tour hymne à l'aventure (Toungan), au respect de la femme du Burkina Fasso (Burkina Mousso), à la solidarité et la tolérance. La fin du disque est consacrée à deux traditionnelles Mandingues chargées de balafon. La mère de Victor Démé était une griotte. Dès l'âge de 20 ans le gars se forge un nom dans la capitale ivoirienne au sein de multiples groupes, dont l'orchestre Abdoulaye Diabaté. De retour au Burkina Faso en 1988 il est recruté par l'écho de l'Africa et le Suprême Comenba. Ce disque de Victor Démé est à la fois, à 46 ans, la première galette de Victor et la première production de Chapa Blues ; on ne peut que souhaiter qu'ils continuent comme ça !
Et voici la bluesy Djôn'maya (le mépris) de Victor Démé. Qui invite à ne pas profiter de la faiblesse de son prochain parce que ça pourrait bien être notre tour, à un moment ou un autre, d'être le faible.