Le Crossroad épisode n°2

Nigger don't let the sun go down on your eyes...

Son House racontait que le blues lui avait été donné par le diable sur le bord de la route, Ike Zinnerman l'avait trouvé en jouant dans les cimetières la nuit. Robert Johnson aurait échangé son âme, à la croisée des chemins, contre son subtil jeu de guitare. Dans "Me & The Devil" il raconte comment il se comporte mal avec sa femme et comment, le moment venu, son âme prendra le bus pour aller rejoindre le diable et il prédit l'endroit où il sera enterré : au bord de la route. Quoi qui l'en soit ces trois gaziers avaient un bon penchant pour le whisky et des vies particulièrement agitées. Robert Johnson, gamin, fréquantait Willie Brown (il s'adresse à lui à la fin de Cross Roads Blues en lui conseillant de courir) et Charley Patton. Il croisera aussi Son House et Ike Zinnerman qui l'influenceront pas mal. Plus tard il en mettera plein la vue à tous en balançant son jeu de walkin bass de piano boogie woogie.

A l'époque de la ségrégation, il ne faisait pas bon pour un noir d'être attrapé dehors à la nuit tombée. Et c'est ce qui arrive à Robert Johnson dans sa chanson. Il se retrouve loin de chez lui, surpris par la nuit, mort de trouille à la croisée des chemins. Des images très fortes sortent de là : la croisée des chemins bien sûr, le soleil couchant, l'obscurité qui tombe sur ce type perdu loin de chez lui, la fuite.

Cross Roads Blues, Robert Johnson.




De Muddy Water à Elmore James, de Bob Dylan aux Rolling Stone en passant par Eric Clapton et Johnny Winter, on ne compte plus les artistes qui marchent sur les pas de Robert Johnson.

Le Crossroad dont parle Robert Johnson dans sa toune se trouverait à Rosedale Mississipi à l'intersection de la Highway 8 et de la Highway 1. D'autres sons de guitares le situent à l'intersection de l'Highway 49 et de la 61 à Clarksdale Mississipi.


To be continued...