The Killers, Sam's Town
, Island, 2006

On était dans la voiture la nuit tous les deux et elle me disait que le chanteur avec sa voix de pop anglaise ne pouvait pas être américain et j'étais d'accord. La galette en était à la toune avec les guitares irlandaises de Uncle Jonny -je dis ça parce qu'elles sonnent un peu cornemuse- et je me disais ça moi aussi, sûr, ils sont pas américains, australiens peut être... va savoir ? Mais sur la jaquette il y a écrit : enregistré à Las Vegas ! C'est vrai que Bling ( Confession of a king) sonne un peu comme du Bryan Adams qui aurait sonné bon... En rentrant à la maison j'ai regardé dans ce vieux Rolling Stone, le n°44, d'Octobre 2006 avec l'interview de Dylan, celle où il dit "Je possède les années 1960, je te les donne si tu veux, tu peux les prendre", en couverture y a les Killers, on dirait des gosses. Les gaziers sont de Las Vegas et Las Vegas, sûr, c'est pas en Angleterre.

Nirvana avait mélangé les Beatles et les Sex Pistols, les hippies et les punks dans la même guitare. The Killers mettent en place un autre mariage : la pop anglaise et le rock américain... The Cure et Lou Reed. Un cocktail épique et lumineux où le synthétiseur des années 80 répond aux guitares du Velvet Underground. Avec ça ils concoctent des tubes à foutre le feu de l'habitacle de la voiture aux stades en passant par la chambre et la cuisine. Des hymnes rocks grandiloquents portés sans vergogne par des guitares musclées, des claviers vintage, une batterie entraînante, des cuivres, des choeurs et des cordes, des mélodies imparables.

Côté production c'est Moulder et Flood qui s'y collent, on les a déjà vus aux côtés de U2 et Depeche Mode... Les photos du livret qui mettent en place un univers américano décrépit sont signés par le photographe Anton Corbijn.

Read My Mind The Killers, attention une écoute suffit pour tomber dans la soupe. Qu'on se rassure c'est une bonne soupe, de celles qui réchauffent.