Donnie Darko (Richard Kelly, 2001) et la BO de Michael Andrews



Donnie Darko (2001) le film, l'histoire subtile et la façon onirique et fantasmée dont Richard Kelly cause de l'adolescence, de l'amour, du sacrifice, du lycée et d'une petite ville américaine m'ont conquis à la façon de Twelve and holding (Michael Cuesta, 2005). Dans un autre registre on pourra aussi penser à Elephant et Last Days de Gus Van Sant : il y a quelque chose d'éminemment nostalgique dans les scènes filmées par Kelly. Il plane un parfum d'adolescence, de folie et de voyage dans le temps. Les interprétations de l'histoire, véritable tragédie, sont particulièrement ouvertes et chacun peut tisser sa propre toile à partir des éléments donnés. En plus de l'histoire elle-même, le film est traversé par des références riches et multiples : on croisera Stephen Hawking et ses théories sur l'univers, un exposé de la sexualité chez les schtroumpfs, le Cellar Door de Tolkien, Graham Green, Evil Dead (1981) de Sam Raimi et La dernière tentation du Christ (1988) de Martin Scorsese.




Côté musique, la BO a fait un tabac avec la version du tube de Tears For Fears, Mad World, interprété par Gary Jules. La chanson est une tuerie acoustique beaucoup moins marquée dans le temps que l'original.

Mad World par Gary Jules


Mad World par Tears For Fears


On croise pas mal d'autres perles "années 80" tout au long de Donnie Darko : un merveilleux Love Will Tears Us Apart de Joy Division pour une fête à la maison pendant que les parents sont partis, Proud to be loud de Pantera, Never tears us apart d'INXS qui ouvre le film ou encore The Killing Moon par Echo & The Bunnymen... Les compositions originales de Michael Andrews, synthés et claviers des années 60 et 70 en nappes ondulantes, cordes, piano et voix aériennes spécialement concoctées pour le film posent une athmosphère à la fois rassurante, nostalgique et angoissante. Ne serait-ce que pour Carpathian Bridge, The Artifact & Living, Liquid Spear Waltz et Waltz in the 4 th Dimension avec un son de Wrulitzer comme un diesel de l'espace... il faut se procurer la chose. Séances de planages garanties. Ces scénettes musicales hantées participent pleinement à la réussite de ce film en passe de devenir culte.