Hexecutor est un groupe
rennais. Et Hexecutor est un groupe qui raconte la Bretagne.
Ça c’est clair.
Hexecutor est un groupe de Thrash Metal. Mais Hexecutor c’est aussi un groupe
de Heavy Metal. Et aussi un groupe de Black Metal. Et peut-être aussi un groupe
de South Rock.
Et ça, c’est tout de suite beaucoup moins clair.
Alors, repartons du début. Leur album
...Where Spirit Withers in its Flesh Constraint (2025) succède à Beyond
Any Human Conception Of Knowledge… (2020). Et donc l’un commence par les
points de suspension qui terminait l’autre. Et l’un commence par un cri, un
hurlement. Le même cri, le même hurlement qui terminait le précédent. Hexecutor, malgré un changement le line up
significatif (départ d’un des compositeur fondateur), continue son histoire.
Et son histoire, ce sont
les mythes, légendes et personnages bretons.
On y croise le diable (Paol-Goz), les portes de l’Enfer (Youdig),
l’Ankou et les cruelles lavandières (Les Lavandières de la Nuit), Du
Guesclin (Dogue Noir), une brigande du 18ème siècle restée
populaire (Marion Tromel) et d’anciens rois légendaires (Conomor le
Maudit).
Mais, et c’est ici que les armoricains s’empoignèrent, musicalement on croise
aussi pas mal de monde : du Thrash Metal bien sûr (Dogue Noir), c’est la
base de la musique du groupe, plus proche du style allemand que de San
Francisco (les celtes et les germains sont cousins, hum), mais avec de
gros morceaux de Heavy Metal dedans (des solos de guitare qu’Iron Maiden ne
renierait pas), et même des tonalités blues que Lynyrd Skynyrd aurait pu
assumer (Marion Tromel).
Tout cela est saupoudré d’une bonne ration de Black Metal de bon aloi (les
thèmes, et aussi la voix) et à une vitesse parfois plus qu’impressionnante.
Alors, si cet hydromel à base de Kreator, d’Helloween et de Lynyrd Skynyrd ne
vous fait pas plus peur que l’Ankou, n’hésitez pas : le plaisir sera au
rendez-vous.
Un bémol cependant : à force de vouloir mettre en valeur les musiciens, la
production affaiblit parfois les morceaux par un « trop plein »
d’idées et de sons. Et du Black Metal au son trop clair et se voulant trop
virtuose, comment dire ? Un peu too much ?
A ce détail près, un très agréable album.
PS : J’aime aussi beaucoup le logo du groupe (avec une guillotine et un
gibet !) ainsi que les pseudos des membres du groupe (Putrid Vön Rötten,
Jey Defragratör, S.Chainsaw Maeströr).
Benoit P.
...Where Spirit Withers in Its Flesh Constraint - Dying Victims Productions -2025