(Bilingual review - English version below)
Le pianoforte est plus rude que le piano, ce qui n'est pas un mal lorsque l'on joue les 8 Impromptus de Schubert (datant de 1827). Shuann Chai joue donc sur un instrument d'époque (1820), elle possède un jeu fluide se déployant tout en souplesse ; elle joue cependant avec - quand il le faut - une certaine âpreté qui vient renforcer la mélodie. La rêverie se déploie pour atteindre des pics de plénitude, descendre et remonter des torrents hargneux, suivre le cours de ruisseaux tranquilles ; le voyage en terre romantique n'est pas toujours paisible ; la langue anglaise possède un jolie mot pour cela : journey. Émotions, raffinement et subjectivité sont là. À écouter et réécouter, à garder à son chevet.
______________The pianoforte is cruder than the piano, this is not a bad thing when playing Schubert's 8 Impromptus (from 1827). Shuann Chai plays on an historic instrument (1820), she plays fluid unfolding as smoothly as waves; however, she plays with - when necessary - a certain harshness to reinforces the melody. Reverie reach peaks of plenitude, descend and rise up raging torrents, follow the course of calm streams ; the journey to romantic land is not always peaceful. Emotions, refinement and subjectivity are there. To listen and listen again, and keep at your bedside.
Emeric Cloche.
Shuann Chai / Schubert, Extemporize, Cobra Records, 2024