David Abadie, alias Patate des ténèbres est passionné de jeux. Jeux de plateaux, jeux de rôles... via son entreprise, il développe et personnalise des concepts ludiques, propose des sessions et ateliers. Présent sur les réseaux sociaux, il partage quotidiennement articles et idées ludiques via son blog, où vous pourrez découvrir la richesse de son univers. Aujourd'hui il partage avec nous un de ses souvenir musical.
C’était l’époque du collège, la pratique du rugby m’avait catégorisée dans les mecs cools, et dans le même temps, je découvrais le jeu de rôle, me faisant fréquenter les intellos, les têtes d’ampoule. C’était également la découverte du hard rock, avec AC/DC et Iron maiden. Toutes ces interactions différentes empêchaient les uns et les autres de m’inclure pleinement dans leurs cercles, mais je pouvais aller partout sans problème. C’est le bouquiniste chez qui mes parents m’emmenaient assez régulièrement que j’ai découvert Marillion, et en particulier cet album, Misplaced childhood – énorme succès de ce groupe de rock progressif, mais qui chez les ados n’était pas du tout à la mode. Pas assez bon en anglais, je comprenais péniblement les références au Seigneur des anneaux – j’apprendrai plus tard, avec le miracle d’internet, que le nom même du groupe était une référence en l’honneur des écrits de Tolkien. La musique était tellement différente de ce à quoi j’étais habitué, de ce que tout le monde autour de moi écoutait. Ce sont véritablement les milliers d’écoute de cet album, et le refus des autres de l’apprécier, car pas à la mode, qui auront forgé les prémices de ma personnalité, mon besoin constant d’écouter autre chose, de ressentir différemment. L’envie de partager est arrivée plus tard, avec la confiance en soi, mais avec cet album que j’étais le seul à apprécier, j’ai compris que je pouvais être moi, que les modes du moment passaient toujours, mais que Marillion serait toujours là pour m’émerveiller et me rappeler qui j’étais.