La première chose qui marque le mélomane dans l'album Endless Twilight of Codependent Love sorti le 6 Novembre 2020 c'est... sa jaquette ! Une belle reproduction de "La femme de la montagne" symbole de l'Islande peint par Johann Baptist Zwecker. La musique vient ensuite, solide et diverse.
Je ne vous parlerai pas des précédents albums, que je connais peu. Je ne ferai pas de comparaison avec ce qui a été fait avant (le groupe Solstafir se forme en 1995) et qui, souvent, entraîne une écoute "à la recherche d'un âge d'or", celui que l'auditrice et l'auditeur avaient au moment de la découverte du groupe en un mélange de souvenirs et de sensations.
Le riff de Drysill rappelle celui de Anathema (Hope) et l'ombre de Nick Cave plane sur Rôkkur ; il y a comme un air de Twin Peaks dans Her Fall From Grace et Ör nous attable dans un bar intemporel sorti d'un film d'Aki Kaurismäki. Tout l'album est parcouru par un groove lent, mélancolique, à la fois épais et solaire. Endless Twilight of Codependent Love mélange rock avec une incursion black metal (Dyonisus) et folk servant un plateau de compositions à la fois directes et planantes aux allures mystiques. Restent les paroles, en islandais la plupart du temps, dont je ne peux pas vous parler. Mais côté chant la mélodie et le timbre de voix de Aðalbjörn « Addi » Tryggvason suffisent à mon bonheur.
Solstafir, 27 ans de carrière, 7ème album... il n'est jamais trop tard pour découvrir un groupe.
Emeric Cloche