Senjustu, 17ème album du groupe britannique, voit le jour six ans après The Book of Souls. Comme pour son prédécesseur, on retrouve la patte Iron Maiden. Dans un paysage sonore connu, l'album offre quelques surprises et nouveautés.
Mis en boite dans les studios Guillaume Tell (Suresnes, France) où furent enregistrés Brave New World (2000) et The Book Of Souls (2015) ce double album s'annonce copieux avec 10 titres et 3 morceaux de plus de 10 minutes. Oui, encore de longs morceaux... n'oublions pas que Iron Maiden est un groupe de heavy metal progressif.
Le tempo se fait sensiblement plus lent (la moyenne d'âge du groupe est tout de même de 65 ans...) avec quelques descentes de fûts bien senties de la part de Nicko McBrain. La voix de Bruce Dickinson ne monte plus aussi haut ; elle paraît lointaine aux premières écoutes mais elle est en fait équilibrée et participe pleinement à l'ambiance épique et mélancolique de l'album. Cette façon de chanter est une surprise. Le trio de guitares (Dave Murray, Adrian Smith et Janick Gers) est un régal harmonique. Le bassiste Steve Harris signe la moitié des morceaux et ses claviers apportent une saveur discrète et appréciable.
À l'image du titre éponyme qui ouvre l'album, et du single Writing on the wall, Maiden se teinte de nostalgie. Les thématiques des chansons tournent autour de la guerre. Le morceau Senjutsu parle de défendre un mur dans le Nord, Darkest Hour s'ouvre et se ferme sur le débarquement de Normandie, Stratego n'est-elle pas une prière de soldat ?.. Un monde sombre et violent se dégage de chacune des compositions. La jaquette signée Mark Wilkinson (Marillon, Judas Priest, The Who...) donne le ton avec son "Eddie samouraï" prêt au combat.
Emeric Cloche