Longues bastons interminables, écriture médiocre, étrange incursion d'effets à la Tex Avery dans certaines scènes, situations romanesques éculées, ressorts scénaristiques gros comme un dragon dans un cagibi... et pourtant... pourtant je continue à lire La Légende de Drizzt de R.A. Salvatore avec un certain plaisir, si ce n'est un plaisir certain.
Je continue à lire pour croiser des personnages comme Gaspard Pointepique (dans l'Héritage, le volume VII de la saga), parce que ce genre de personnages est représentatif de ce que l'on peut croiser autour d'une table de jeu de rôle quand on joue à Dungeons & Dragons.
Je continue à lire parce que toutes les questions morales que se pose Drizzt sont des questions en rapport avec le monde des Royaumes Oubliés et plus largement de Donjons & Dragons. Ces Royaumes Oubliés (qui puisent largement dans Tolkien, mais pas que) sont un amalgame de mondes de fantasy parfois fascinants en même temps qu'une vieille paire de chaussons... C'est aussi un grand n'importe quoi.
De temps en temps, je lis en diagonale (les longues scènes de baston), mais parfois la magie me prend et je plonge pendant vingtaine de pages dans un autre monde. Il faut juste que les lectures ne soient pas trop rapprochées pour ne pas risquer l'indigestion. Et quand j'aurai fini les Salvatore et La Légende de Drizzt quelque chose me dit que j'irai voir du côté d'Ed Greenwood ou de Weis et Hickman...
Emeric Cloche
NB : les premiers livres de la série sont chroniqués dans les numéros 33 et 34 de L'Indic chez Fondu Au Noir.