Balls to Picasso, Bruce Dikinson s'en va...




Fin 1993, c'est la tournée du dernier album d'Iron Maiden Fear of the dark, Bruce Dickinson annonce qu'il quitte le groupe. J'appuie sur la gâchette de NTM a mis du vague à l'âme dans le printemps et il y a des passerelles entre ce tube et le film Chute Libre de Schumacher sorti la même année en France. Un jour sans fin et Last Action Hero nous ont un peu fait rêver et c'est Renaud qui joue Lantier dans le Germinal de Claude Berri. 1993, c'est aussi Arizona Dream et La liste de Schindler. Léo Ferré meurt le 14 juillet, ça ne s'invente pas. Nelson Mandela et Frederik Willem de Klerk reçoivent le Prix Nobel de la paix. On a entendu parler de Björk et de Dominique A, de Snoop Dog et des Breeders ; le dernier album studio de Nirvana est sorti.

Bruce Dickinson traine depuis 1992 des morceaux qu'il a travaillés avec Chris Tsangarides le producteur de Tattooed Millionaire et le groupe Skin, mais il n'est pas content du résultat. Il retravaille à Los Angeles où il rencontre le groupe Tribe of Gypsies (dont Roy Z qui va l'accompagner un bout de chemin).

1994... en trois petites années Nirvana et toute la flopée de groupe qui se sont engouffrés dans la brèche ont fait le ménage. Le metal c'est Sepultura (Chaos A.D. sorti un peu plus tôt), Obituary (World Demise), Nine Inch Nails (The Downward Spiral), Suicidal Tendencies (Suicidal for Life) et Body Count (Born Dead), Napalm Death (Fear, emptiness, despair), Emperor (In the nightside eclipse) et Mayhem (De Mysteris Dom Sathanas) ; ce n'est plus Iron Maiden, ni Bruce Dickinson. 

Le 3 Juin Balls to Picasso est dans les bacs mais c'est Jar of Flies d'Alice In Chains, State to the world adress de Biohazard ou encore Stranger Than Fiction de Bad Religion, Troublegum de Therapy ? ou le premier album de No One is Innocent qui tournent dans le lecteur CD.

À la radio il y a Come out and play le tube imparable de The Offspring, Heart-Shapped Box de Nirvana et puis les autres tubes comme Jimmy Cliff (I Can See Clearly Now), Ram Jam (Black Betty), Blur (Girls & Boys), le living on my own de Freddy Mercury ou Je danse le Mia de IAM et peut-être même Mangez-moi mangez-moi de Billy Ze Kid & les Gamins en Folie. Rien qui n'est vraiment en phase avec le deuxième album de Bruce Dickinson. Et pourtant, dès la première chanson on comprend que Bruce va construire quelque chose de différent d'Iron Maiden ou de Tattooed Millionaire. Plus lourd, plus sombre aussi... une certaine mélancolie plane sur tout l'album.


Bruce Dickinson, Balls to Picasso, Mercury Records, 1994