Une solitude de l'espace, Régis Campo (le monde intérieur)

 Lune madrilène, Madrid, Emeric Cloche, 2019



Il faut parfois écouter la musique comme on regarde un film, c'est à dire en ne faisant que cela. La musique ne montre rien visuellement (à part la pochette de l'album), elle ne signifie rien littéralement (à part avec des paroles). La musique évoque en art immédiat. Elle se vit à l'instant T et se déroule dans le présent de l'auditeur.

Il y a une différence entre entendre et écouter. Au restaurant, dans les bars, les supermarchés, parfois même les rues de la ville... il est difficile à notre époque d'échapper à la musique, on l'entend partout. Entendre de la musique peut accompagner le monde intérieur ou le saccager.

Entendre de la musique peut parfois vous faire basculer dans l'écoute ou l'envie d'écouter. L'écoute se joue sur un autre plan qui nécessite un moment à soi. Nous devrions parler d'écoutes avec un "s" car il y a plusieurs façon d'écouter. L'écoute affective, voire nostalgique, peut réactiver le monde intérieur, raviver les souvenirs, l'écoute imagée permet de construire ; une écoute profonde - sûrement la plus difficile à atteindre -développe sans aucun doute le monde intérieur.






Régis Campo, Street-Art, Signature / Radio France, 2019
Photo : Lune madrilène, Madrid, Emeric Cloche, 2019