Empath, un album pour grands rêveurs


Empath, un album pour grands rêveurs


J'aime faire de longues incursions du côté du rock et du metal progressif, des genres musicaux aussi reconnus que la littérature sentimentale même si des groupes comme Iron Maiden ou Tool ont donné des lettres de noblesse au genre. On y croise toujours des expérimentations et parfois des albums ou des morceaux surprenants.

Empath est le 18ème disque de David Townsend, le guitariste canadien connu pour sa créativité débordante. Plusieurs batteurs et chanteurs (dont le gars de Nickelback) et guitaristes (dont Steve Vai) se partagent les morceaux. Le résultat est un feu d'artifice lyrique et parfois grandiloquent. Difficile de qualifier cette musique, mais les bruitages (samples d'oiseaux, ambiance de plage...), les références à la musique classique romantique, à la comédie musicale, quelques structures ampoulées, l'incursion d'une rythmique tribale, les changements de rythmes constant, la rareté de la construction couplet/refrain ainsi que le jeu de guitare et de la batterie placent l'album sous étiquette "metal progressif".

L'album oscille entre musique symphonique, blast beat de death metal, claviers pop, chant lyrique et growls ; l'ambiance est plus aérienne que terrienne. Tout peut arriver - tiens les caraïbes, tiens un requiem - à n'importe quel moment. Certains passages donnent l'impression de se promener dans une cervelle hyper active. Les idées se succèdent à un rythme effréné. Empath est foutraque et produit de façon précise. C'est aussi le fruit de notre époque où musicalement tout devient possible, parce qu'il suffit d'un clic de souris pour passer de Rachmaninov à Eminem. Mais ne nous y trompons pas, il y a une cohérence dans cet album, une thématique générale se dessine et l'émotion peut surgir de ce grand fourre-tout. L'ambiance générale est lumineuse, voire optimiste. C'est un disque à écouter seul sans rien faire d'autre, comme on regarde un film. Il faudra aussi être en forme et réceptif car toutes ces sollicitations sonores peuvent taper sur le système. Mais après trois écoutes, déjà, certains passages deviennent familiers.




Empath de David Townsend (Inside Out, 2019)