Le Silmarillon, Musique Maestro

Beren et Luthien


L'utilité du chant et de la musique était déjà révélé dans Le Seigneur des Anneaux où poèmes et chansons sont importantes à divers niveaux (histoire du monde, histoire de héros, tradition, chanson à boire, chansons qui redonnent du courage...). La musique et le chant sont très présents dans le recueil de textes qui forment la mythologie de la Terre du Milieu.

Dès Ainulindalë le premier texte du Silmarillon, le lecteur apprend que le monde se créé grâce à la musique.  (ce qui est, l'univers) est la création de la vision des Ainur. Cette création passe par une composition musicale dont le chef d'orchestre est Eru (Ilúvatar). Le monde (Arda) est la représentation de la musique jouée par les Ainur. À la lecture d'Ainulindalë j'ai pensé à l'ouverture de la Messe en Si BWV 232 de Jean Sébastien Bach et au Gloria RV 589 d'Antonio Vivaldi.

Le monde lui-même est parcouru de la musique que produisent ses habitants. Quand les Noldors qui suivent Fëanor quittent Aman en massacrant une partie des Teleri d'Alqualondë pour rejoindre la Terre du Milieu, Fëanor promet que leurs exploits vivront à jamais dans les chants des poètes et Manwë dit "Qu'il en soit ainsi ! Ces chants seront chèrement payés, mais ils n'ont pas de prix, et c'est le seul possible. Comme nous l'avait dit Eru, Eä verra naître une beauté jusqu'alors impensée, et le mal apportera le bien". Ainsi le chant a le pouvoir de créer du beau et du bon à partir du mauvais (une chanson qui relate un événement triste peut être belle et faire du bien).

Au premier âge les Elfes d'Ossiriand tout vêtus de vert et invisibles aux voyageurs chantaient de l'autre côté du Gelion, les Noldor appelèrent alors cette contrée le Pays de la Musique. La plupart des histoires racontées dans Le Silmarillon proviennent de chants.

Túrin se mit à genoux et but de cette eau et soudain il s'écroula. Ses larmes purent enfin couler et il fut guéri de sa folie. 
Alors il composa un chant en l'honneur de Beleg, qu'il appela Laer Cú Beleg, le Chant de l'Arc de Fer, et qu'il chanta tout haut au mépris du danger. 

C'est une des constantes du chant (et par extension de la musique) dans l'oeuvre de Tolkien, écouter, chanter ou composer un chant permet de raconter, de guérir, de rassembler et de se donner du courage.