Codex Omega de Septicflesh

Codex Omega de Septicflesh

 
 
Si le metal et la musique classique sont proches par de nombreux aspects le mariage des deux n'est pas aisé. La construction de morceaux, la recherche du contrepoint, l'évocation d'images à l'aides de leitmotiv, de mélodies ou d'effets d'ambiances sont des points communs entre les deux genres, mais le mariage de l'orchestre et d'un chœur avec les guitares électriques, la basse et la batterie s'avère difficile. Quelques albums marquent ces réunions : on pourra écouter Metallica avec l'orchestre symphonique de San Francisco, Satyricon et les chœurs de l'Opéra National de Norvège, ils s'en sortent très bien.  L'exercice peut s'avérer pompier et des groupes comme Epica ou Dimmu Borgir se sont fait une spécialité du genre. Par ailleurs le label House of the Holy proposait dès les années 90 des albums de musiques classiques à destination d'un publique clairement Metal avec le groupe Elend.

Septicflesh n'en est pas à son premier coup d’essais dans la composition orchestrale, Codex Omega le dixième album du groupe grec mené par Christos Antoniou arrive à un équilibre rare. Le son est imposant, parfois acoustique ; les compositions alternent passages majestueux, lourds et hachés avec des moments mélancoliques. La batterie souvent trop présente dans le genre arrive ici à se fondre dans les compositions et évite la double croche permanente. Le FILMharmonic Orchestra de Prague conduit par Adam Clemens et accompagné d'un chœur de neuf chanteuses et chanteurs se marie bien avec le groupe de death metal. La musique est très évocatrice. Le Cd bonus, une suite orchestrale (sans voix), met en évidence le côté poème symphonique des compositions de Christos Antoniou. Une réussite.
 
Emeric Cloche.

Septicflesh, Codex Omega, Season of Myst, 2017.
Le morceaux à écouter pour découvrir l'album : Portrait of an Headless Man.