Le groupe Summoning utilise de nombreux synthétiseurs, des rythmes martiaux formant des nappes de musique planante qui s'étendent sur de longs morceaux. La guitare est très présente, les claviers n'essayent pas d'imiter des instruments, ils sont là en tant que tel. Stronghold est le 4ème opus du duo autrichien.
Summoning est surtout connu pour ses titres qui s'inscrivent dans l'univers des Terres du Milieu de J.R.R. Tolkien : Where Hope and Daylight Die s'inspire du poème I Sit Upon the Stones Alone, The Rotting Horse on the Deadly Ground de The Song of Eriol, The Shadow Lies on the Frozen Hills de A Conspiracy Unmasked et Many Meetings, Long Lost To Where No Pathway Goes est un mélange des Lais de Beleriand, des enfants de Húrin et du poème Imram. Un autre mélange entre un poème de Robert Frost et le moment où Húrin est fait prisonnier par Morgoth (Les enfants de Húrin) donne le morceau Like Some Snow-White Marble Eyes... un passage sombre de l’œuvre de Tolkien dont nous disions dans L'Indic n°25 qu'il sonnait comme une chanson de Black Metal. La mélancolie inhérente à l’œuvre de l'écrivain britannique est mise en musique de manière magistrale et personnelle.
D'autres auteurs sont évoqués : William Wordsworth (The Glory Disappears), Sir Walter Scott et Dora Maria Sigerson Shorter (The Loud Music Of the Sky). La mélancolie et le fantastique de ces références trouvent ici un creuset. Le romantisme est là dans la distorsion des arpèges, le chant, les claviers et le détail de la peinture de John Martin (1789-1854) qui sert de jaquette à l'album.
Stronghold est un disque qui repose maintenant au panthéon du black metal.
Emeric Cloche.
Summoning, Stronghold, Napalm, 1999.