Annihilator, Metal (SPV Records, 2007)

Annihilator Metal

Annihilator me fait parfois penser à un caméléon à l'aise dans plusieurs styles de metal différents.
Pour le 12 ème album du groupe sorti en 2007 Jeff Waters a fait appel à des musiciens de la scène metal. Jeff Padden reste au chant et c'est Mike Mangini qui est derrière la batterie. Pour celles et ceux qui voudraient suivre le line-up du groupe Wikipedia propose un petit tableau où l'on compte pas moins de 35 musiciens passés au sein du groupe.


Un peu comme une religion

On peut diviser la musique métal en plusieurs chapelles, chacune d'elle possède ses groupes phares, ses ambiances et son imagerie. À ce titre le Hellfest ou les autres grands festivals peuvent être considérés comme des lieux de pèlerinage (Voir P comme Pélerinage dans l'abécédaire Hellfest Culturopoing). Le metal est souvent une communion, le concert une messe. Et à l'instar de Judas Priest (Cf. Rock Hard de Février 2017) qui laissa un amer goût de trahison dans les oreilles de nombreux fans avec l'album synthétique Turbo Lover, Jeff Waters fait des mécontents (voir les reviews de l'Encyclopaedia Metallum) avec son Metal qui sonne pas vraiment thrash. La religion a ses dogmes.

Du beau monde

Chacune des chansons de l'album voit un ou deux invités et c'est Jeff Loomis (Nevermore) qui ouvre le bal pour un solo de presque une minute sur Clown Parade, une chanson pied au plancher qui pourrait bien causer d'une campagne politique. Sur Couple Suicide, le deuxième morceau, un chanteur (Danko Jones) et une chanteuse (Angela Gossow ex Arch Enemy) se répondent pour décrire un couple en fin de course dans un style de metal assez original. Steve "Lips" Kudlow (Anvil) compatriote de Jeff Waters pose un solo sur Army Of One, une chanson aux paroles nostalgiques et à l'ambiance hard core qui propulse Annihilator aux côté de Motorhead, Anthrax, Judas Priest, Metallica, Megadeath, Iron Maiden et Black Sabbath... rien que ça. Downright Dominate, qui comme son nom l'indique cause d'une domination totale, est truffée de solos de Alexi Laiho (Children of Bodom), le rythme de la chanson est étrangement nonchalant par rapport au propos. Smothered avec Anders Bjorler (The Haunted) invite à aller au bout de ses rêves malgré l'adversité. Operation Annihilation avec trois solos de Michael Lamott (Arch Enemy) propose une métaphore filée un peu lourdingue sur une thématique souvent croisée dans le rap : on a essayé de dézinguer Annihilator mais Annihilator se bat et reste intègre. Haunted avec un solo de Jesper Stromblad (In Flames) plonge dans les thématiques récurrentes de Waters : la hantise, la souffrance et le cauchemar. Kicked et ses deux solo de Corey Beaulieu (Trivium) aborde la trahison et les promesses brisées. Dans Detonation avec Jacob Lynam (Lynam), le narrateur qui semble un peu déprimé va tout faire exploser après que Dieu et Jésus lui aient dit de quoi il devait avoir peur. Pour terminer Chasing The High avec Willie Adler (Lamb of God) clôt l'album sur une chanson qui parle... de dépression, de drogue et de mort.

C'est propre et légèrement complexe

Passé le fait que l'on ne trouve pas dans Metal le thrash metal des premiers Annihilator, il se dégage ici une impression de propre et de construction légèrement complexe. Rien de désagréable si l'on ne cherche pas à retrouver les sensations que l'on avait par le passé à l'écoute du groupe. Il manque peut-être une once de punk dans la production de l'album.