Vitesse, arpèges ambiance film d'horreur et mélodies, le thrash de Jeff Waters s'habille parfois d'un peu de heavy metal... ce 14 ème album du groupe canadien Annihilator propose une palette musicale assez large.
Les 9 titres de Feast abordent diverses facettes du thrash : pied au plancher dès le doublé d'ouverture (Deadlock et No Way Out) le rouleau compresseur mid tempo si cher au groupe charpente quelques parties de Smear the Campaign où une incursion de heavy metal s'accroche à la guitare solo. Wrapped (dont les paroles ont été écrites par Danko Jones) lorgne vers le hardcore façon Suicidal Tendencies. Il y a un parfum de Red Hot Chili Pepper plutôt funky en introduction de No Surrender. Une ballade sirupeuse fin 80' début années 90 (Perfect Angel Eyes) ravira les quarantenaires nostalgiques. Demon code possède la rage froide de l'indus de Ministry tout en restant du Annihilator (changement de riff et de tempo, breaks). Fight The World est un résumé dans le résumé, la chanson se balade sur divers terrains thrash. Le morceau qui clôt l'album One falls, two rise va et vient entre power ballade et speed sous quelques éclairs de heavy metal. Depuis l'année 1984, Jeff Waters construit un monde et dans son monde on croise de nombreuses influences. À première écoute ce court voyage dans le thrash sonne un peu cheap là où il sonnait punk du temps d'Alice in Hell et Never, Neverland. Rien de gênant le cheap a aussi ses charmes et très vite il se dissout dans l'habile construction des morceaux. Annihilator (malgré son changement de personnel constant) reste Annihilator et Jeff Waters est un sacré guitariste compositeur.