1974, les membres de Judas Priest ont sûrement écouté Thin Lizzy, Deep Purple, Led Zeppelin et les Pink Floyd et ils se disent qu'eux aussi ils peuvent faire un truc pour sortir de l'usine...
Dès la première chanson quelque chose de blues passe, un blues particulier, plombé au rock 70'. Ensuite, le rock progressif pointe le bout de son nez sans jamais sortir du terrier et notons au passage que l'instrumental Caviar and Meths sonne presque comme un morceau de rock instrumental actuel (la longueur en moins). Il en existe une version plus longue jouée en 1998 sur l'album Victim of Change d'Al Atkins (un des membres fondateurs de Judas Priest).
La production de l'album plutôt merdique donne un côté punk à l'ensemble, non pas dans la musique, mais dans la qualité un peu étouffée avec une voix ou des basses parfois mal mixées. C'est particulièrement le cas sur l'étrange Run That Mill qui sonne comme une démo.
Ce premier album du groupe est enregistré live en studio avec le producteur Rodger Bain qui a déjà produit les trois premiers Black Sabbath. À l'écoute de Winter on ne doute pas un instant de la patte du gars sur les morceaux, même si Rocka Rolla est bien moins gras que Sabbath. Ce premier opus sonne comme une compilation des premiers Scorpions. Les bases du chant de Rob Halford sont là, certains passages à la guitare aussi, mais Judas Priest n'est pas encore tout à fait Judas Priest. Ils n'ont pas encore trouvé leur style vestimentaire non plus...