Brave New World (EMI, 2000)



Avant Book of Souls une sortie marquante de 2015, le dernier Maiden dont nous avions parlé était The X Factor et nous n'en avions pas dit (que) du mal. Entre ces deux albums, je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé. Le dernier Maiden que j'ai croisé était Brave New World, c'était du côté de Saint Pierre de Clairac pas loin d'Agen et la chanson The Wicker Man (au moins aussi efficace qu'un Be Quick or Be Dead) est la seule dont je me souvenais. Et pourtant...

Je relisais il y a peu l'entrée Iron Maiden du Dictionnaire de rock sous la direction de Michka Assayas. Voilà comment ça se termine : "Désormais , Iron Maiden fait à son tour partie de l'histoire, pétrifié dans ses pantalons à rayures et ses morceaux de bravoures de douze minutes." En refermant le dictionnaire je pensais à quelques pages de La vérité de l'alligator de Massimo Carlotto où à un moment il est question des gens qui écoutent de la musique comme des morts. Écouter la musique comme des morts c'est écouter la musique de sa jeunesse, être resté coincé sur une époque avec nostalgie. Bien sûr on écoute la musique comme on veut, bien sûr on peut rester coincé sur les premiers Maiden qui apportent tout à la fois la jeunesse du groupe, la notre et son cortège de souvenirs. On peut aussi passer à autre chose (et ce n'est pas incompatible). C'est vraisemblablement ce que fait Maiden sur Brave New World avec plus ou moins de bonheur et avec quelques bagages. L'auditeur, lui, fera bien ce qu'il veut. Il pourra chercher les traces des albums devenus mythiques et ne trouver que quelques lambeaux épars.

Le chant de Bruce Dickinson (de retour dans le groupe avec Adrain Smith) n'est pas épique, il a quelque chose de désabusé ; sur Out of the Silent Planet il change complètement de registre. L'album a été enregistré dans le même studio (Studio Guillaume Tell) que The Book Of Souls et on entend bien les cymbales de Nico McBrain (sont jeu de batterie est un peu moins intéressant que dans Book of Souls, mais on commence à entendre quelques beaux usages de cymbales). Le groupe comporte maintenant trois guitaristes, mais c'est pas non plus la foire à la guitare, les gaziers restent assez sobres. Le côté répétitif des compositions, au premier abord, s'estompe assez vite pour laisser place à l'ambiance. J'ai bien fait de revenir 15 ans en arrière...