Tranquille, à l'abris alors que le monde s'écroule (Le Décaméron, Boccace)


L'introduction du Décaméron recèle ce sentiment que l'on trouve dans La mort rouge d'Edgar Allan Poe, Zombie de George Romero, ou encore la série Walking Dead ; à savoir cette envie et cette possibilité, alors que le monde s'écroule autour, de fonder avec un petit groupe une micro société avec ses propres règles adaptées à la situation et dans laquelle on peut vivre.


"Ce lieu était situé sur une montagnette, de tout côté à l'écart de nos routes ; ses divers arbrisseaux, ses plantes toutes garnies de verts feuillages y charmaient le regard ; en haut de la colline s'élevait un palais, il y avait en son milieu une cour belle et grande, et puis des galeries, des salles et des chambres ; chacune en elle-même était très belle et décorée d'admirables peintures qui les égayaient toutes ; il y avait des petits prés alentours, des jardins merveilleux, des puits aux eaux très fraîches et des caves voûtées pleines de vins de prix : choses plutôt faites pour les gourmets curieux que pour des femmes sobres et honnêtes. On l'avait balayé partout, dans les chambres les lits étaient faits, les fleurs que pouvait prodiguer la saison garnissaient tous les lieux ainsi que des joncs par jonchées : voilà ce qu'à son arrivée le groupe découvrit non sans grand plaisir."

C'est dans ce paysage idyllique sur les pentes du Fiesole que les jeunes gens du Décaméron (7 filles et 3 garçons) se réunissent pour fuir la contagion. Là, ils se promènent, dansent, chantent et se racontent des histoires (dix par jours pendant dix jours), alors que l'épidémie de peste décime Florence et les environs. 

Cette lecture prend place dans le cadre d'une des résolutions de l'année 2015, à savoir lire une nouvelle par jour... et donne l'occasion de créer le tag nouvelle sur Duclock.