Iron Maiden, The Book of Souls


Premier double album studio en 40 ans de carrière pour Iron Maiden : The Book Of Souls c'est plus de 90 minutes de musique pour 11 morceaux. Comme si The Rime of the Ancient Mariner était devenu le maître étalon ?

Il y a quelque chose de jazzy dans l'enchaînements des solos de guitares (avec trois guitaristes) et la batterie de Nico est un peu trop lourde pour que l'on pense à du rock progressif même s'il propose de bonnes variations et une intéressante utilisation des cymbales. Malgré un son un peu trop étouffé (mais réalisé dans les conditions proche du live) les chansons finissent par se détacher... Il s'agit d'un album qu'il faut écouter au moins trois fois avant de savourer. Le double cd ne comporte pas d'hymnes maidonien même si Death or Glory a quelque chose de The Trooper et Aces High ou que Speed of Light qui fait office de single est à la fois attachante et étrange (Bruce Dickinson n'y chante pas comme d'habitude). Les cavalcades aussi ne sont plus tout à fait les même (mais ça c'était déjà le cas à l'aube de l'an 2000 avec Brave New World). Les chansons sont assez longues et peuvent paraître un peu rébarbatives à une oreille distraite, une écoute répétitive et attentive gomme cette sensation. Un fois les paroles comprises les chansons épiques apportent leurs lots d'images, les chansons tristes leur lot de réflexions. Il est ici question de la création et de la fin de l'humanité, de jeux d'argent, de combats aériens de la première guerre mondiale, des Mayas, de l'éventuel sens de la vie, de la mort d'un clown (le suicide de Robin Williams) et de la tragédie du dirigeable R101 (celui que l'on voit sur la pochette du premier album de Led Zeppelin).

Pas mal de marées sont entrées et sont sorties du port depuis The Rime of the Ancient Mariner (1984) ; et depuis Fear of the Dark (1992) je n'ai pas suivi Iron Maiden dans tous ses albums, mais je me suis relevé la nuit avec l'envie de réécouter The Book of Souls. Tout un gardant une patte Maiden, l'album réserve des surprises, rien de tape à l'oeil, plutôt des passages subtiles et attachants. On se prend à hocher la tête en rythme, à chantonné et surtout à rêver. Up the Iron !