(Photo Sylvain Forge par Maryann) |
Sylvain Forge vit à Nantes et vient de sortir son 4ème roman Un parfum de souffre aux éditions du Toucan. En ce mois de Mars il se souvient de cet air...
Mes racines lointaines sont ardéchoises et mon grand-père fut toute sa vie amoureux de ces paysages rudes où s’invitent l’été de tumultueux orages. C’était un homme simple dont la jeunesse fut difficile. Il aimait plus que tout retourner à Lachamp-Raphaël. Il parcourait les sentiers environnants pour s’en revenir le coffre plein de châtaignes. C’était des virées entre copains. Un jour qu’il était déjà bien malade, il se décida de nouveau pour le voyage : c’était le dernier, il le savait. Revoir la lumière du couchant, les couleurs des feuilles et l’odeur de la terre. Il est décédé peu après. C’est lui, militant socialiste et bouffeur de curé, qui m’a fait découvrir Jean Ferrat et « La montagne ». Cette chanson résume à elle seule sa vie et l’amour qu’il portait à ces paysages.
Le jour des obsèques, c’est les paroles du poète qui résonnèrent dans le funérarium.
Mon grand-père n’est plus là, Jean Ferrat est mort.
Quand à la radio je tombe sur La montagne, je pense à lui.
Et j'ai un pincement au cœur.