Résidus d'armes présentés lors d'une conférence de presse des blessés du 22 Février à Nantes. |
Dans la nuit du 25 au 26 Octobre Rémi Fraisse meurt lors d'affrontements avec les CRS sur la ZAD du Testet. L'origine de la mort serait une grenade tirée par la gendarmerie.
Denis Favier, directeur général de la gendarmerie a parlé sur BFM TV le 29 Octobre. Après avoir dit que lui et l'ensemble de la gendarmerie exprimaient leur compassion et que l'escadron était meurtri par ce qui c'était passé, et aussi que les forces de l'ordre avaient subit un harcèlement violent, il a apporté "son soutien total" à l'escadron mis en cause dans la mort de Rémi Fraisse. Il estime "qu'il n'y a pas eu de faute intentionnelle volontaire et qu'"il n'est donc pas envisageable de suspendre quelqu'un à présent" ; il défend ses hommes, il est dans son rôle et demande que l'on attende les résultats de l'enquête.
Un jour avant, Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur, sur Public Sénat dit qu'on "ne peut pas parler de bavure".
La ligne de l'État risque d'être est claire : les forces de l'ordre ne sont pas à mettre en cause. Si cette position passe, cela consacrera la fracture de plus en plus visible entre les différentes composantes de la nation (ou de la société, comme vous voulez). Cela entérinera la criminalisation des luttes et la réponse militaire de l'État. La mort de Rémi Fraisse (qui s'ajoute aux nombreux blessés et inculpés dans les luttes) et la façon dont elle va être traitée par l'État, les médias, la justice et les personnes, est un marqueur qui est un point de non-retour. Celles et ceux qui sont présents dans les manifs constatent la montée de la violence policière. Si cela est accepté, cela voudra dire qu'un manifestant, qu'un militant peut mourir. Suite aux blessés du 22 Février une pétition a été mise en ligne pour appeler à la réflexion sur l'usage d'arme de guerre par les forces de l'ordre et à leur interdiction. Il y a urgence à débattre, dans un premier temps, sur ces armes qui mutilent et maintenant tuent (LBD, grenades offensive ou de désencerclement, grenades assourdissantes...). Et si les forces de l'ordre ne sont pas en faute, qu'elles ont fait usage de leurs armes dans la légalité, il faudra d'autant plus changer la Loi.