Strauss est un montagnard, il habite une villa à Garmisch dans les alpes bavaroise à partir 1908 et cela jusqu'à sa mort. C'est aussi un lecteur de Nietzsche. En 1915 il termine Ein Alpensinfonie, une œuvre ébauchée en 1911.
Ein Alpensinfonie est découpée 22 sections qui sont autant de petites pièces musicales, ce sera le dernier poème symphonique composé par Richard Strauss. L’œuvre descriptive prend comme argument l'ascension d'un sommet. Le titre de chacune des sections apporte du sens à ce que l'on va écouter (Entrée dans le bois, Passage dangereux, Calme avant l'orage...). Le départ se fait de nuit et le retour s'entreprend après un terrible orage. Cette symphonie recel de nombreuses splendeurs, des cuivres profond, des cordes voluptueuses, des hautbois en promenade, avec une belle apparition de l'orgue vers la fin.
À la lecture des différentes notices qui accompagnent les éditions de l’œuvre on apprend que Strauss devait faire de cette symphonie un portrait de l'artiste Karl Stauffer-Bern, illustrant la vie du peintre qui se suicida à l'age de 33 ans. Puis, plus largement, une métaphore de la naissance, l'âge adulte, la vieillesse et la mort avec les joies et vicissitudes qui vont avec. Il veut ensuite sous-titrer son œuvre l'Antéchrist en rapport avec l’œuvre de Nietzsche auteur qui eut beaucoup d'influence sur la musique de Strauss (Cf. Ainsi parlait Zaratoustra).
Saito Kinen trouve pour cet enregistrement un bel équilibre, clair et lumineux. Mais il faut aussi se plonger dans la version de Karajan de 1981 avec le Berliner Philarmoniker.
Emeric Cloche.
Richard Strauss, Alpine Symphony, Saito Kinen Orchestra, Daniel Harding (Decca, 2014)